200 migrants portés disparus en Méditerranée
Les secouristes ont pu sauver 370 personnes grâce à une opération impliquant sept navires, des hélicoptères et un drone.
Les recherches de survivants ont duré toute la nuit et se poursuivaient, jeudi 6 août, au large des côtes libyennes. La veille, un bateau de pêche transportant entre 600 et 700 hommes, femmes et enfants a fait naufrage dans la Méditerranée. Les secouristes n’ont pu sauver que 370 personnes grâce à une vaste opération impliquant sept navires, des hélicoptères et un drone.
Les survivants sont arrivés, jeudi en milieu d’après-midi, au port de Palerme, en Sicile, à bord du Niamh, un navire de la marine irlandaise , qui fait partie du dispositif communautaire Triton et qui a participé aux opérations de sauvetage.
Mercredi matin, des migrants, en majorité des Syriens fuyant la guerre civile, avaient lancé un appel au secours : leur embarcation partie surchargée de Libye prenait l’eau, la salle des machines était inondée et l’embarcation était bloquée à 15 milles au nord de la ville libyenne de Zouara.
Mobilisé par les gardes-côtes italiens, le Niamh a mis à l’eau deux canots pour s’approcher du bateau surchargé, qui s’est alors retourné, probablement sous l’effet d’un mouvement de foule. Selon les gardes-côtes italiens, les bateaux dépêchés sur place, notamment des navires des marines italienne et irlandaise et Dignity 1, de Médecins sans frontières (MSF), ont repêché 25 corps peu après le naufrage.
Juan Matias, coordinateur de projet sur le Dignity 1, a parlé d’une « vision horrible ». « Des gens s’agrippaient désespérément à des gilets de sauvetage, à des bateaux, à tout ce qu’ils pouvaient trouver pour lutter pour leur vie, au milieu de personnes en train de couler et de ceux qui étaient déjà morts. »
« Cimetière des migrants ». Depuis plusieurs années, la Méditerranée a hérité du surnom de « cimetière des migrants ». Venus pour l’essentiel de Libye, du Soudan, d’Erythrée, de Syrie ou d’Afghanistan, ils sont plus de 2 000 hommes, femmes et enfants à avoir perdu la vie en mer en tentant de rejoindre les côtes italiennes ou grecques depuis janvier, selon l’Organisation internationale pour les migrants.
En avril, un naufrage avait coûté la vie à quelque 800 personnes et conduit l’Union européenne à augmenter les moyens alloués à son dispositif de surveillance et de sauvetage maritimes. Au grand dam des ONG, cette opération, dénommée « Triton », n’a pas pour priorité de sauver les migrants mais de surveiller les frontières. Son budget est trois fois inférieur à celui de l’opération italienne « Mare Nostrum », et son équipement, bien plus modeste.
Dans la même période en 2014, l’OIM comptabilisait 1 607 migrants morts en tentant de rejoindre les côtes européennes, soit une augmentation de 20 % en un an. En revanche, l’OIM note une constante : la majorité des noyades a lieu dans le canal de Sicile, qui relie la Libye à l’Italie. Là, les passeurs fournissent aux migrants des embarcations de fortune qui ne supportent pas la traversée.
Au total, 188 000 personnes sont arrivées illégalement depuis janvier en Europe, via la Méditerranée. Le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) a estimé que le nombre de demandeurs d’asile dans les pays de l’Union européenne avait fait un bond de 68 % au cours des cinq premiers mois.
Quelque 224.000 arrivées en Europe via la Méditerranée depuis janvierQuelques 224.000 réfugiés et migrants sont arrivés en Europe via la Méditerranée depuis janvier à indiqué jeudi le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR). Le HCR, dont les chiffres ont été actualisés à la fin juillet, indique dans un courriel à l’AFP en avoir dénombré 98.000 en Italie et 124.000 en Grèce. Durant la même période plus de 2.100 personnes sont décédées ou disparues en mer, précise le HCR. Ce chiffre ne tient pas compte des dernières disparitions survenues mercredi au large de la Libye. Nous avons une crise de réfugiés aux portes de l’Europe. La plupart de ceux qui traversent la Méditerranée fuient la guerre ou les persécutions, ce ne sont pas des migrants économiques, a souligné William Spindler, un porte parole du HCR. La raison pour laquelle il s’agit d’une crise ne tient pas au nombre de réfugiés mais à l’incapacité de l’Europe d’y répondre de façon coordonnée, a-t-il dit. Les pays européens doivent travailler ensemble et non pas pointer le doigt l’un vers l’autre, a ajouté M. Spindler. Les Syriens constituent le groupe le plus important parmi ces arrivants, représentant 34% d’entre eux, suivis par les Érythréens (12%), les Afghans (11%), les Nigérians (5%) et les Somaliens(4%). Le HCR souligne également qu’en sept mois cette année il y a déjà plus d’arrivants que pour toute l’année 2014. Le HCR en avait comptabilisé 219.000 l’année dernière, ce qui constituait un nombre record. L’Organisation mondiale pour les Migrations (OIM), l’autre organisation internationale en première ligne dans cette crise, avait donné des chiffres moins importants mardi mais annonçait que le cap des 200.000 arrivants allait être très rapidement franchi. L’OIM avait également rappelé que pour la même période de 2014, 1.607 migrants avaient péri dans leur traversée hasardeuse de la Méditerranée, 3.279 sur l’année entière. |
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