Sepp Blatter met en cause Nicolas Sarkozy dans l’attribution du Mondial au Qatar
Blatter révèle que les chefs d’Etat français et allemand auraient tenté d’influencer le vote d’attribution des Coupe du Monde 2018 et 2022, respectivement remportées par la Russie et le Qatar.
Dans un entretien accordé au journal allemand, Welt am Sonntag, le président de la Fifa Sepp Blatter a accusé Nicolas Sarkozy et l’ex- président fédéral allemand Christian Wulff d’avoir influencé le vote pour l’organisation du Mondial au Qatar en 2022.
Les révélations autour de l’attribution au Qatar de l’organisation de la Coupe du monde de football en 2022 n’en finissent plus. Dans une interview accordée au journal allemand, Welt Am Sonntag, Sepp Blatter, le président de la Fifa, déjà profondément secoué par des affaires de corruption, a mis en cause Nicolas Sarkozy et l’ancien président fédéral allemand Christian Wulff. Et il se lâche.
« Il y a eu deux interventions d’ordre politique avant que la décision ne soit prise en faveur de la Russie et du Qatar. Celle de Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la France, et celle de Christian Wulff, l’ex-président fédéral allemand. Ils ont chacun essayé d’influencer leurs représentants à la Fifa. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous allons avoir une Coupe du monde au Qatar. Ils ont œuvré pour que cela se fasse et ils doivent en endosser la responsabilité » raconte celui qui a annoncé sa démission à la tête de Fifa en juin dernier, mais dont son successeur sera désigné lors du prochain congrès exécutif prévu entre décembre 2015 et mars 2016.
Mais ce n’est pas tout, selon Sepp Blatter, la Fédération allemande de football « a été incitée (par Christian Wulff) à voter pour la candidature qatarie en raison d’intérêts économiques « . « Regardez les sociétés allemandes ! insiste Blatter, la Deutsche Bahn (une compagnie ferroviaire), Hochtief (une entreprise de BTP) et bien d’autres avaient des projets au Qatar avant l’attribution de la Coupe du monde ». Si pour l’heure, ni Paris, ni Berlin n’ont commenté ces accusations, une chose est sûre, celles-ci sèment un peu plus le trouble.
L’ancien président de la République française n’a jamais caché ses liens avec le Qatar. Très proche de la nouvelle direction du PSG, Nicolas Sarkozy entretient des contacts de longue date avec le petit émirat. En janvier 2013, France Football avait enquêté sur l’attribution de la Coupe du Monde 2022 et avait dénoncé un « Qatargate » dans lequel Michel Platini et Nicolas Sarkozy seraient impliqués. A l’époque, l’hebdomadaire français parlait d’un « fort lobbying » du chef de l’Etat en faveur de la candidature qatarie.
Au cours de cet entretien, Sepp Blatter a également assuré n’avoir rien perdu de sa combativité après avoir été mis en cause dans des affaires de corruption. « Je suis ici pour me battre. Pas pour moi, mais pour la Fifa. Tout le monde a peur, par exemple, de la mort, mais au regard de mon travail à la Fifa, je n’ai pas peur. J’ai peur qu’ils souhaitent briser la Fifa, un travail auquel j’ai contribué ».
Enfin, alors que Blatter a renoncé à assister à la finale du Mondial féminin de football au Canada, celui qui est dans le collimateur de la justice américaine a annoncé qu’il se rendra le 25 juillet à Saint-Pétersbourg pour le tirage au sort des qualifications du Mondial 2018. En Russie donc, où il a le soutien indéfectible de… Vladimir Poutine.