Bako Dagnon, « la grande voix de la tradition » s’est éteinte
Issue d’une famille de griots, Bako Dagnon était considérée comme « la grande voix de la tradition » mandingue .
La chanteuse Bako Dagnon, griotte et figure de la musique malienne qualifiée par la presse nationale de « grande voix de la tradition », a été inhumée mercredi 8 juillet à Bamako, au lendemain de son décès, a-t-on appris auprès de sa famille. « Elle est décédée hier (mardi 7 juillet) après cinq jours d’hospitalisation. Elle a été inhumée ce (mercredi) matin à Bamako », a affirmé à l’AFP Habibou Kouyaté, un de ses quatre enfants. Selon lui, la chanteuse, sexagénaire, souffrait notamment de diabète.
Des milliers de personnes, dont plusieurs autorités et de nombreux artistes lui ont rendu hommage lors de ses obsèques, selon des images diffusées mercredi soir par la télévision publique malienne ORTM. Chevalier de l’Ordre national du Mali depuis 2009, Bako Dagnon a été élevée mercredi par les autorités au grade d’Officier de l’Ordre national du Mali, d’après l’ORTM.
La ministre de la Culture Ramatoulaye Diallo Ndiaye s’est inclinée devant « la mémoire de cette grande figure de la musique malienne qui a su mettre son talent au service du rayonnement artistique du Mali », dont elle a fait connaître « les richesses de la musique traditionnelle ».
La chanteuse a également été saluée par plusieurs journaux dans leurs éditions de mercredi, L’Essor (gouvernemental) l’appelant « la grande voix de la tradition » et Le Républicain (privé) déplorant la perte de « la gardienne du temple mandingue », sa communauté.
Issue d’une famille de griots, Bako Dagnon est née vers 1953 à Kita, dans l’ouest du Mali. En quatre décennies de carrière elle a réalisé cinq albums, selon l’ORTM, dont « Titati » et « Sidiba » qui ont été salués par la critique internationale. Très populaires au Mali, ses chansons étaient aussi bien connues dans les pays issus du morcellement de l’ancien empire mandingue, particulièrement en Guinée.
Ancienne membre (1974-1985) du mythique Ensemble instrumental national du Mali, Bako Dagnon a aussi participé à plusieurs projets collectifs, comme « Mandékalou » avec les griots malien Kassé Mady Diabaté et guinéen Sékouba Bambino Diabaté.
« Grâce à son sens de l’histoire et de la musicalité, elle a perpétué des histoires séculaires », souligne L’Essor. « Avec sa voix puissante et agile, elle (séduisait) l’audience et (communiquait) l’authenticité de sa musique », loin d’être « une simple récitation de ses connaissances expertes », ajoute ce journal.
AFP