Accord historique sur le nucléaire iranien
Photo de la table des négociations au Palais Coburg, à Vienne, le 13 juillet.
Après 17 jours de discussions, et une intense nuit de négociations acharnées au palais Coburg, à Vienne (Autriche), un diplomate iranien a assuré à l’agence de presse Reuters qu’un accord sur le nucléaire avait été trouvé.
« Tout ce dur travail a payé. Dieu bénisse notre peuple« , a déclaré à Reuters ce diplomate qui s’exprimait anonymement. Si cette information a d’abord été confirmée par d’autres sources diplomatiques dont un autre responsable iranien, l’officialisation de l’accord a été faite en fin de matinée.
Dans la nuit, le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, rapportait d’ores et déjà une réunion « importante » sur Twitter, laissant présager de l’imminence d’un accord : Hier soir, c’est Hassan Rouhani, le président de la République islamique d’Iran depuis septembre 2013, qui laissait entendre que les discussions entre les différentes parties, si elles aboutissaient, seraient une victoire de la diplomatie.
Mardi matin, au micro de RTL, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé que l’accord sur le nucléaire iranien était proche. « Il semble que la négociation se soit accélérée (…) Il faut cet accord à condition qu’il soit robuste et réversible, je crois qu’on va y arriver », précisant toutefois que l’Iran doit faire des concessions : « Il faut que cet accord soit robuste et réversible et que l’Iran se prête aux inspections nécessaires pour éviter tout retour en arrière sur la non-prolifération », a-t-il ajouté.
Depuis plus de deux semaines, le groupe P5 +1 c’est à dire l’Iran et les six puissances mondiales (Etats-Unis, Allemagne, Russie, Chine, France, Royaume-Uni), négociaient pour mettre un coup d’arrêt au programme nucléaire iranien controversé en échange d’une levée des sanctions qui frappent l’Iran.
Accord salué. Dans la foulée, les réactions internationales n’ont pas tardé à se faire entendre à l’annonce de cet accord. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a salué mardi l’accord nucléaire en affirmant qu’il « peut faciliter une normalisation des rapports internationaux de l’Iran ». Et souhaite que cet accord « permette une normalisation des relations internationales de l’Iran et qu’un certain nombre de crises dans lesquelles il est impliqué directement ou indirectement puissent être résolues plus facilement« .
Londres a salué « cet accord historique« . Pour le président russe, Vladimir Poutine, la communauté internationale peut désormais pousser « un grand soupir de soulagement« . A Washington, Barack Obama, a accueilli l’accord avec plus de réserves. Si l’Iran ne respecte pas les termes de l’accord, les sanctions seront immédiates, a-t-il précisé.
Vers une détente des relations avec Téhéran. Après plus de 12 ans de négociations, avortées à maintes reprises, cet accord marque un tournant dans les relations de Téhéran avec les pays occidentaux, qui soupçonnent la République islamique d’avoir utilisé son programme nucléaire civil comme couverture pour chercher à développer un savoir-faire en matière d’armement nucléaire.
Le texte, dont les grandes lignes ont été fixées dans un premier texte le 2 avril, limitera le programme nucléaire de Téhéran pendant au moins dix ans en échange de la suspension progressive des sanctions économiques qui pèsent sur l’économie du pays et notamment sur ses exportations pétrolières.
Sanctions sur les armes maintenues. En début de matinée, plusieurs sources diplomatiques rapportent que l’embargo des Nations unies sur les importations d’armes par Téhéran sera maintenu pendant cinq ans et celui qui vise les missiles ne pourra être levé pendant huit ans.
Si Téhéran ne se conforme pas aux termes de l’accord, le texte prévoit une restauration des sanctions économiques dans un délai de 65 jours.
Avec Reuters