L’Unesco saisi la CPI pour la destruction des mausolées de Tombouctou
Trois millions de dollars sont déjà mobilisés sur les onze millions nécessaires pour la rénovation des mausolées.
L’Unesco a saisi la Cour pénale internationale (CPI) au sujet des destructions des mausolées de Tombouctou par les jihadistes lorsqu’ils occupaient le nord du Mali (2012-2013), a annoncé samedi la directrice générale de l’institution venue visiter des mausolées reconstruits.
« L’Unesco a saisi la Cour pénale internationale au sujet de ceux qui ont détruit les mausolées. (…) J’ai rencontré il y a deux mois la procureure, et je crois qu’elle avance rapidement et j’espère qu’elle sera prête pour présenter le cas devant la CPI », a déclaré Irina Bokova devant la presse, sans entrer dans les détails. « Détruire un patrimoine culturel est considéré comme +un crime de guerre+ selon la convention de La Haye », a ajouté la directrice générale de l’Unesco.
Arrivée vendredi au Mali, Mme Bokova s’est rendue samedi à Tombouctou, dans le nord. « Nous avons pu voir ce samedi à Tombouctou les mausolées reconstruits grâce au concours de l’Unesco. Huit mausolées ont été reconstruits et les autres le seront avant la fin de l’année », a-t-elle dit au cours d’une conférence de presse à Bamako.
« C’est par la reconstruction des mausolées que nous pourrons accompagner les accords de paix et restaurer l’identité de la ville. (…) Nous allons également aider à la rénovation d’autres richesses du patrimoine culturel de Tombouctou », a-t-elle poursuivi. Elle a notamment cité les manuscrits de Tombouctou et des mosquées de la ville. Trois millions de dollars sur les 11 millions nécessaires pour mener à bien ces travaux de rénovation sont déjà mobilisés, a-t-elle précisé.
←Irina Bokova
A Tombouctou, Mme Bokova a également visité des bibliothèques et des mosquées, avant de rencontrer notamment des autorités religieuses et des associations de jeunes. Au cours de sa visite dans le nord, la directrice générale de l’Unesco était accompagnée par plusieurs ministres maliens, des diplomates européens, ainsi que par le représentant spécial adjoint de la mission de l’ONU au Mali, Arnauld Akodjènou. Avant de quitter samedi le Mali, elle a été reçue en audience par le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Avec AFP