L’ex-otage au Yémen Isabelle Prime de retour en France
Isabelle Prime, à sa descente d’avion, sur la base aérienne de Villacoublay, était le dernier otage français dans le monde.
Après cent soixante jours de captivité au Yémen, Isabelle Prime est rentrée en France. Elle a été accueillie peu après 19 heures, vendredi 7 août, par le président de la République, François Hollande, et par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, à sa descente d’avion, sur la base aérienne de Villacoublay.
Après une longue accolade avec François Hollande et Laurent Fabius, Isabelle Prime, souriante, coiffée d’une casquette et portant des lunettes de soleil pour ne pas être trop exposée au public, a pu retrouver ses proches.
Libérée dans la nuit de jeudi à vendredi, Isabelle Prime était le dernier otage français dans le monde. François Hollande, « très heureux d’accueillir [la jeune femme] chez elle, en France », a tenu à saluer son « grand courage » et a de nouveau remercié le sultan d’Oman, Qaboos Ibn Saïd, qu’il a pu joindre par téléphone dans l’après-midi. « Je lui ai dit la reconnaissance de la France », a déclaré le président de la République.
« Les services omanais ont aidé, en contact avec les services français, à la libération [d’Isabelle Prime], a expliqué une source diplomatique au Monde. Ils ont participé directement à la médiation, car ils connaissent bien la région et notamment le Yémen. »
Isabelle Prime a ensuite pris la parole, remerciant tour à tour François Hollande et Laurent Fabius, ainsi que toutes les personnes qui avaient œuvré, dans l’ombre, à sa libération. « Je savais que la France était derrière moi », a-t-elle conclu.
Cent soixante jours de captivité. Isabelle Prime et son interprète yéménite, Chérine Makkaoui, avaient été enlevées le 24 février à Sanaa, la capitale du Yémen, par des hommes déguisés en policiers alors qu’elles se rendaient en voiture à leur travail, selon leur employeur.
La jeune femme travaillait comme consultante pour Ayala Consulting Corporation, la branche américaine d’un groupe spécialisé dans la protection sociale. « Elle s’est retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment », a commenté une source diplomatique.
Chérine Makkaoui avait déclaré avoir été libérée le 10 mars à Aden, dans le sud du Yémen. Une vidéo de la Française avait été mise en ligne sur YouTube au début de juin. Dans ce document de vingt et une secondes, la jeune femme, vêtue de noir et assise à même le sol, s’adressait aux présidents français, François Hollande, et yéménite, Abd Rabo Mansour Hadi, pour leur demander d’agir en faveur de sa libération. Aucune information n’a filtré depuis sur l’identité des ravisseurs.
Un pays en pleine guerre. La détention de la Française s’est déroulée dans un pays en pleine guerre. Partis de Saada, leur fief du Nord, les rebelles houthistes, issus de la minorité chiite zaïdite et aidés par les unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, ont lancé en 2014 une offensive qui leur a permis de prendre le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes secteurs du Nord, du Centre et de l’Ouest.
L’Arabie saoudite a pris le 26 mars la tête d’une coalition arabe qui mène depuis une campagne aérienne en soutien au président Abd Rabo Mansour Hadi, exilé en Arabie saoudite, face aux rebelles, appuyés par l’Iran. Le conflit a fait près de 4 000 morts et contraint quelque 100 000 personnes à quitter le pays, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés.
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