Un cadre jihadiste revendique l’attaque de Sévaré
Des miliciens de l’organisation jihadiste malienne Mujao, le 16 juillet 2012 à Gao ( AFP/Archives / Issouf Sanogo )
Un cadre djihadiste, proche du prédicateur islamiste radical malien Amadou Koufa et ex-combattant dans le groupe armé de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, a revendiqué auprès de l’Agence France-Presse l’attaque de l’hôtel de Sévaré mardi 11 août. Cette attaque a fait 15 morts, selon lui, alors que le bilan officiel fait état de 13 tués, dont 4 terroristes.
Un cadre jihadiste, proche du prédicateur islamiste radical malien Amadou Koufa et ex-combattant dans une unité de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, a revendiqué mardi 11 aout auprès de l’AFP l’attaque d’un hôtel à Sévaré, dans la région de Mopti (centre du Mali).
« La main de Dieu a guidé les moudjahidine à Sévaré contre les ennemis de l’islam. Quinze +cafres+ (infidèles) et leurs complices ont été tués », a déclaré ce cadre jihadiste, Souleyman Mohamed Kennen, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à Bamako.
Le bilan officiel de cette attaque, ayant visé le 7 août l’hôtel Byblos de Sévaré, est de 13 morts: quatre militaires maliens, cinq employés de sociétés sous-traitantes de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) et quatre assaillants.
Selon Souleyman Mohamed Kennen, « le cheikh Amadou Koufa a aussi donné sa bénédiction pour l’attaque ». Il a par ailleurs affirmé que « la même main de Dieu (a permis) aux moujahidine » de tuer trois militaires dans la région de Mopti, et promis « d’autres attaques contre les ennemis de l’islam ».
Lundi soir, le gouvernement malien a annoncé que trois militaires maliens avaient été tués et quatre blessés lundi « vers 12H30 » (locales et GMT) dans la zone de Ténenkou, située, comme Sévaré, dans la région de Mopti. Leur véhicule « a sauté sur un engin explosif improvisé près de la localité de Diabozo, cercle (département) de Ténenkou », a-t-il dit.
Souleyman Mohamed Kennen est réputé proche d’Amadou Koufa, prédicateur islamiste originaire de la région de Mopti. Mais il a aussi fait partie en 2012 de l’aile malienne de combattants pour Mokhtar Belmokhtar, alors que le nord du Mali était sous contrôle de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – dont Belmokhtar est un membre fondateur – et Ansar Dine.
Avant cette revendication, les soupçons des enquêteurs maliens se portaient sur un groupe récent allié d’Ansar Dine, le Front de libération du Macina (FLM). Le Macina est le nom donné par certains à une partie du centre du Mali.
Apparu début 2015, le FLM, qui recrute essentiellement dans la communauté peule, est un mouvement allié à Ansar Dine. « Il y a une passerelle entre tous ces groupes jihadistes. En revendiquant le coup de Sévaré, Souleyman parle aussi pour les autres groupes jihadistes », a affirmé à l’AFP une source de sécurité régionale.
« Il n’est pas du tout impossible que des groupes islamistes traditionnels ont aidé à l’organisation de l’opération » jihadiste à Sévaré, Souleyman Mohamed Kennen étant « prêt à faire une alliance avec le diable pour l’application de la charia », a-t-elle commenté.
La région de Mopti se situe à la lisière du vaste Nord malien d’où les jihadistes ont été en grande partie chassés et dispersés par une intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 à l’initiative de la France. Cette opération militaire a stoppé les islamistes qui progressaient du nord du pays vers le sud et qui avaient pris Konna, à 70 km de Mopti.
Selon des spécialistes des milieux jihadistes au Mali, Amadou Koufa – dont le vrai nom serait Amadou Barry, un Peul originaire de Mopti né vers 1950 – a, de notoriété publique, participé à la prise de Konna.
Peu avant l’attaque de Konna, Souleyman Mohamed Kennen avait participé à Tombouctou (nord-ouest) à une formation militaire organisée par le chef d’Ansar Dine, l’ex-rebelle touareg malien Iyad Ag Ghali, d’après des sources de sécurité malienne et étrangère. Il pourrait avoir « d’autres noms de guerre », indique-t-on, sans autres détails.
AFP
Attaque de SévaréMise à jour du bilan des victimes parmi les contractuels de la MinusmaSuite à des vérifications effectuées auprès de la compagnie sous-traitante de la Minusma, il s’est avéré que le chauffeur malien qui a perdu la vie durant l’attaque terrorise à Sévaré ne faisait pas partie du personnel de la compagnie. Le bilan définitif des victimes du personnel de la compagnie sous-traitante de la Minusma est donc de 4 morts. Les 16 agents contractuels de de la Minusma opérant à Mopti, y compris les 4 qui ont été récupérés de l’Hôtel Byblos, ont été transférés à Bamako le samedi 8 août pour recevoir l’appui psychologique requis.
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