De la nécessité d’une « force protection » robuste au profit de la Minusma
Les Casques bleus et leurs sous-traitants représentent des objectifs bien identifiés par les groupes djihadistes.
La Minusma occupe la plus haute marche d’un triste podium: c’est la mission onusienne qui est actuellement la plus risquée et la plus exposée aux attaques. J’ai eu, trop souvent, l’occasion de rédiger des posts sur les tirs effectués contre les camps de la Minusca ou sur les embuscades tendues aux patrouilles de casques bleus.
J’ai aussi à plusieurs reprises signalés des attaques lancées contre les sous-traitants de cette Minusma et la destruction de véhicules des convois de ravitaillement. Vendredi, à Sévaré, ces mêmes sous-traitants constituaient bien la cible du raid terroristes.
Cinq employés travaillant pour des sous-traitants de la Minusma ont été tués dans cette attaque: « Un Malien, qui était le chauffeur de la compagnie sous-traitante de la Minusma, un Népalais, un Sud-Africain et deux Ukrainiens », a indiqué la force de l’ONU dans un communiqué. Le Sud-Africain travaillait pour une société de transport aérien opérant à partir de l’aéroport de Sévaré.
Les Casques bleus et leurs sous-traitants ne constituent pas des cibles accidentelles mais ils représentent des objectifs bien identifiés par les groupes djihadistes et particulièrement visés parce que leurs vulnérabilités sont encore évidentes : manque de blindés de type MRAP, absence quasi totale de soutien aérien, limitation du mandat à des missions d’interposition statiques, paralysie doctrinale du commandement, insuffisance de l’auto-protection etc.
Les attaques du Mali prouvent, une fois encore, la vulnérabilité de la force onusienne qui devrait envisager au Mali, comme en RDC, la constitution d’une brigade d’intervention doté d’un mandat offensif et de moyens aéroportés robustes. Ces moyens existent, en particulier au sein des contingents hollandais et scandinaves. Une telle brigade pourrait, comme les forces françaises de Barkhane, traquer les djihadistes et porter l’insécurité dans leurs sanctuaires.
Toutefois, croire que l’on peut totalement mettre les assaillants en déroute ou simplement sur la défensive est illusoire; les tentatives d’attentats ou les attaques ponctuelles à l’IED sont inévitables. D’où la nécessité d’une « force protection » plus robuste en particulier au profit des sous-traitants de la Minusma. Il s’agit d’assurer la protection physique de ces personnels (locaux et expatriés), des convois logistiques exposés et des sites (en particulier hors des enceintes militaires).
Source ouest-france
Le mandat de la Minusma au MaliAgissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité, par sa résolution 2100 du 25 avril 2013, a décidé d’autoriser la MINUSMA à prendre toutes les mesures requises pour s’acquitter du mandat qui lui a été confié. Le Conseil de sécurité a demandé à la MINUSMA d’aider les autorités de transition maliennes à stabiliser le pays et à appliquer la feuille de route pour la transition en accordant une attention prioritaire aux principales agglomérations et aux axes de communication, en protégeant les civils, en surveillant la situation des droits de l’homme, en mettant en place les conditions indispensables à l’acheminement de l’aide humanitaire et au retour des déplacés, à l’extension de l’autorité de l’État et à la préparation d’élections libres, ouvertes à tous et pacifiques. Par l’adoption de la résolution 2164 du 25 juin 2014, le Conseil a décidé d’axer le mandat de la MINUSMAsur des tâches prioritaires telles que la sécurité, stabilisation et protection des civils, l’appui au dialogue politique national et à la réconciliation nationale, ainsi qu’à l’appui au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malien, à la promotion et la protection des droits de l’homme, et à l’aide humanitaire. Le Conseil a demandé à la MINUSMA d’étendre sa présence, notamment grâce à des patrouilles de longue portée, dans la limite de ses capacités, dans le nord du pays, au-delà des principales agglomérations, et en particulier dans les zones où les civils sont en danger. Il a en outre décidé d’assurer une protection particulière aux femmes et aux enfants touchés par le conflit armé, notamment en déployant des conseillers po ur la protection des enfants et des conseillers pour la protection des femmes, et répondre aux besoins des victimes de violences sexuelles et sexistes liées au conflit. Par ailleurs, le Conseil a mandaté la MINUSMA d’user de ses bons offices et de mesures de confiance et d’encouragement aux niveaux national et local pour prévoir, prévenir, atténuer et régler tout conflit. La Mission doit aussi surveiller tou tes violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits et toutes violations du droit international humanitaire commises sur le territoire national malien, concourir aux enquêtes et faire rapport à ce sujet au Conseil de sécurité et publiquement, et contribuer aux activités de prévention de ces violations et atteintes. Le Conseil de sécurité a aussi exhorté les signataires de l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 à respecter pleinement cet accord et à en appliquer immédiatement les dispositions, notamment celles qui prévoient la libération des prisonniers et la création d’une commission d’enquête internationale, et à prendre des mesures favorisant la réconciliation nationale, et a prié le Secrétaire général de faciliter la création rapide de ladite commission. Enfin, le Conseil a exprimé son ferme appui au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali qui joue un rôle clef dans les pourparlers de paix et a prié le Représentant spécial de poursuivre ses bons offices et sa participation active, notamment en coordonnant ses efforts avec ceux des autorités maliennes et en appuyant celles-ci, aux fins du lancement d’un processus inclusif ouvert à toutes les communautés du nord du Mali. Source: MINUSMA
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