Sept morts dans deux attaques jihadistes au Mali et au Burkina Faso
Un gendarme burkinabè à Ouagadougou, au lendemain de la tentative de coup d’Etat, le 29 septembre 2015.AFP PHOTO
Sept personnes ont été tuées vendredi dans deux attaques imputées à des jihadistes au Mali et au Burkina Faso, de part et d’autre de leur frontière commune, a-t-on appris auprès de sources de sécurité et des autorités.
Au Mali, trois civils ont péri dans la région de Mopti, dans le centre du pays, tandis que trois gendarmes et un civil sont morts dans l’ouest du Burkina Faso, près de la frontière malienne. Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir si les deux assauts étaient liés.
Trois civils, dont l’adjoint à un maire, ont été tués vendredi lors d’une attaque jihadiste dans le village de Dounapen, situé dans la région de Mopti au Mali près de la frontière burkinabè, a affirmé à l’AFP une source de sécurité, affirmant qu’il y a aussi des blessés. L’information a été confirmée par un responsable de la mairie de Koro qui gère Dounapen.
Les jihadistes ont attaqué la localité ce vendredi, jour de la foire. Ils sont venus à motos, avec des drapeaux noirs, a précisé cet élu local sous couvert d’anonymat, ajoutant que les assaillants étaient nombreux. Ils ont tué l’adjoint au maire et deux autres civils. Il y a aussi des blessés qui sont en route pour Koro, a-t-il poursuivi. L’adjoint au maire a été égorgé par les jihadistes, a-t-il précisé. Selon la source municipale, le village attaqué est situé à environ 45 km de la frontière burkinabè.
Jusqu’à vendredi soir, on ignorait si cet assaut avait un lien avec une attaque survenue quelques heures plus tôt au Burkina Faso voisin, à quelque 500 km au sud-ouest : trois gendarmes et un assaillant ont été tués lors de ce raid lancé par une cinquantaine d’hommes armés contre la gendarmerie de Samorogouan, selon le ministère burkinabè de la Défense.
Selon des sources de sécurité concordantes, un civil a en outre été égorgé et un gendarme enlevé. Il s’agit d’une attaque de jihadistes, selon une source de sécurité à Ouagadougou, pour laquelle il y aurait en plus des morts, deux gendarmes disparus. Cette attaque a causé la mort d’un assaillant et malheureusement celle de trois de nos gendarmes, a rapporté un communiqué signé du chef d’état-major, le général Pingrenoma Zagré, parvenu à l’AFP.
Selon une source locale, les assaillants avaient attaqué dès jeudi les bâtiments publics de Samorogouan, située à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne, avant d’être chassés par les gendarmes qui avaient alors récupéré sept motos.
Longtemps concentrées dans le nord du Mali, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre du pays, puis à partir de juin au Sud, aux frontières avec la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Le 19 septembre, deux policiers et deux civils avaient été tués dans le village de Bih, autre localité de région de Mopti proche de la frontière burkinabè, lors d’une opération attribuée à des jihadistes arrivés sur place à moto, selon des sources de sécurités maliennes.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les groupes jihadistes y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d’un accord de paix entre le gouvernement et la rébellion.
AFP