Côte d’Ivoire : Ouattara lance la campagne présidentielle en promettant une paix définitive
Alassane Ouattara a lancé à Yamoussoukro sa campagne pour l’élection présidentielle du 25 octobre.
Le président ivoirien sortant Alassane Ouattara a ouvert vendredi à Yamoussoukro la campagne électorale de la présidentielle du 25 octobre en invitant lors d’un grand meeting ses compatriotes à lui accorder un second mandat afin de consolider la paix et faire oublier une décennie de crise.
Venus de tout le pays, des milliers de militants vêtus de tee-shirts à son effigie ont agité des affichettes oranges ou crié leur soutien à ADO (Alassane Dramane Ouattara) à Yamoussoukro, capitale administrative ivoirienne et ville natale du père de la Nation ivoirienne Félix Houphouët-Boigny. Pour le quinquennat à venir, nous allons renforcer nos institutions afin de consolider la paix et le vivre-ensemble, a déclaré M. Ouattara, grand favori du scrutin.
Le chef de l’Etat a pris l’engagement de faire de l’accessibilité et de l’indépendance de la justice un credo pour que chaque Ivoirien (…) puisse saisir la justice avec confiance pour faire valoir ses droits. M. Ouattara, qui s’appuie sur un bon bilan économique, a de nouveau vanté ses réalisations en la matière et promis un programme 2016-2020 encore plus ambitieux avec des infrastructures modernes, des centres de santé et des écoles pour toutes les régions.
A la tête d’une coalition comprenant son parti, le Rassemblement des Républicains (RDR) et le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) fondé par M. Houphouët-Boigny, il a réaffirmé son objectif de gagner dès le premier tour sur un score sans appel face à neuf autres candidats. Alassane Ouattara, qui dispose notamment du soutien de l’ancien président Henri Konan Bedié, fait face à une opposition morcelée qui agite le spectre de la crise postélectorale de 2010-21011 et laisse planer des doutes sur sa participation.
A Abidjan, le début de la campagne a été marqué par l’apparition d’affiches électorales, celles du président et son slogan Avec ADO étant de loin les plus nombreuses. Si le candidat-président sortant a déployé de grands moyens, il n’en est pas de même pour ses adversaires, très discrets lors de cette campagne dont la plupart en sont à leur première compétition.
Côte d’Ivoire, notre passion : ce slogan se lit sur une des rares affiches que présente l’ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny, dressée au carrefour du quartier Williamsville à Abidjan. Outre M. Banny, ses adversaires comme l’ancien président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, les députés Bertin Konan Kouadio et Kacou Gnangbo, ainsi que l’administrateur de société Siméon Konan Kouadio, n’ont de cesse dénoncer les conditions d’organisation du scrutin, menaçant à mots couverts de le boycotter.
Mardi, Amara Essy, ancien ministre des Affaires étrangères (1990-1999), a lui annoncé suspendre sa candidature pour ne pas se rendre complice d’une mascarade électorale. Il ne s’est toutefois pas retiré et, d’un point de vue légal, reste candidat.
Une élection apaisée et crédible est jugée fondamentale pour stabiliser le pays et tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont suivi la victoire en 2010 de M. Ouattara sur son prédécesseur Laurent Gbagbo. Ce dernier attend son jugement par la Cour pénale internationale (CPI).
L’ombre de l’ex-président, emprisonné à La Haye, plane sur cette élection. En 2010, son refus de reconnaître la victoire de M. Ouattara avait plongé le pays dans cinq semaines de violences qui s’étaient soldées par la mort de 3.000 personnes, un épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.
Quelque 34.000 soldats dont 6.000 Casques bleus assureront la sécurité du scrutin. 6,3 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes de ce pays de 23 millions d’habitants, premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique de l’Afrique de l’Ouest.
AFP