Prise d’otages à hôtel Radisson de Bamako
Des assaillants retiennent 140 clients et 30 employés.
Une fusillade était en cours, vendredi 20 novembre, à l’hôtel Radisson de Bamako, dans le centre de la capitale malienne, devant lequel les forces de l’ordre ont établi un périmètre de sécurité. Deux assaillants retiennent 140 clients et 30 employés Des tirs d’armes automatiques pouvaient être entendus de l’extérieur de l’hôtel, qui compte 190 chambres. Selon Radio France internationale (RFI), les assaillants – au moins trois, selon Jeune Afrique – sont arrivés « à bord d’un véhicule immatriculé corps diplomatique ».
Les assaillants, des hommes enturbannés, ont pénétré dans le hall de l’établissement en tirant des coups de feu. Puis ils sont montés dans les étages, en ciblant particulièrement le septième étage, selon les informations du Monde.
« Le groupe hôtelier Rezidor, qui gère l’hôtel Radisson Blu de Bamako, au Mali, est au courant qu’une prise d’otages est en cours sur le site aujourd’hui », a fait savoir le groupe dans un communiqué. « Selon nos informations, deux personnes retiennent 140 clients et 30 employés. »
Présence de l’armée française. L’hôtel Radisson accueille une clientèle étrangère, comme les équipages de compagnies aériennes, telle Air France, explique RFI. RTL précise que des forces de l’armée française ont été dépêchées sur place. Un millier de soldats français sont présents au Mali. L’ambassade des Etats-Unis a demandé aux ressortissants américains de rester chez eux.
Le 7 mars, un attentat contre un bar-restaurant de Bamako avait coûté la vie à cinq personnes, dont un Français et un Belge. Il s’agissait de la première attaque de ce type perpétrée dans la capitale du Mali.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ils y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement, en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques djihadistes se sont étendues depuis le début de l’année au centre, puis à partir de juin au sud du pays.
Vaste traque des djihadistes. Dimanche dernier, un militaire malien avait été tué et un autre blessé dans l’attaque d’un poste de sécurité par « des terroristes » à Djenné, dans la région de Mopti (centre du pays). L’attaque aurait été commise « en représailles » après l’arrestation de Allaye Bocari Dia, un dirigeant d’un groupe djihadiste actif dans la région de Mopti, le Front de libération du Macina (FLM), apparu début 2015 et dirigé par le prédicateur radical Amadou Koufa.
L’armée malienne a lancé fin octobre, pour trois mois, une vaste opération dans la région de Mopti visant à traquer les djihadistes et assurer la sécurité.
Le FLM est allié à Ansar Dine, groupe djihadiste malien fondé par un chef touareg, Iyad Ag Ghali. Ansar Dine a fait partie des groupes islamistes ayant contrôlé pendant près de dix mois – entre mars-avril 2012 et début janvier 2013 – les régions du nord du Mali.
Avec AFP, AP et Reuters