Présidentielle: les Nigériens ont voté dans le calme

L’opposition a appelé  au boycott du scrutin.

Les Nigériens ont voté dimanche dans le calme pour le second tour de la présidentielle. Le chef de l’Etat Mahammadou Issoufou était favori en l’absence du candidat de l’opposition, dont le camp appelait au boycott.

M. Issoufou, 64 ans, devait affronter Hama Amadou, arrivé en deuxième position au premier tour, disputé les 21 et 22 février. Mais le candidat de l’opposition, âgé de 66 ans, a été évacué mercredi vers Paris de sa prison où il était incarcéré depuis novembre dans le cadre d’un trafic d’enfants présumé. Ce dossier a été jugé « politique » par l’opposition, mais de « droit commun » par le pouvoir.

La commission électorale, qui dispose de cinq jours maximum pour proclamer les résultats, devrait le faire mardi ou mercredi.

« Il n’y a eu aucun problème, il n’y avait pas beaucoup de monde et les représentants de l’opposition ne sont pas venus », a expliqué à l’AFP Moustafa Abdelkarim, président du bureau de vote 79 du quartier de Dar es-Salam, dans l’est de Niamey. « Nous fermons parce qu’il est 19h00 et qu’il n’y a plus personne dans la queue », a-t-il précisé, alors que le dépouillement commençait.

D’autres bureaux de vote, notamment dans le quartier de Lazaré-1, ont également fermé à l’heure et les opérations de dépouillement ont commencé.

Fréquentation en baisse. La fréquentation dimanche dans la capitale, fief de l’opposition, semblait moins importante qu’au premier tour où des queues s’étaient formées devant les bureaux.

Le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, a reconnu en milieu de journée que la participation s’annonçait moindre qu’au premier tour (66,82%) dans la capitale. « Mais Niamey n’est pas le Niger, a-t-il souligné. La participation au niveau national s’annonce comparable ou légèrement inférieure qu’au premier tour ».

Le président Issoufou, qui a voté vers 10h30 à Niamey, a regretté que l’appel au boycott lancé par l’opposition. « Mais nous sommes en démocratie et chacun est libre de prendre la position qu’il souhaite », a-t-il affirmé à l’AFP.

L’opposition « pas concernée » L’issue du scrutin ne fait guère de doute: le chef de l’Etat a obtenu 48,43% au premier tour et négocié le ralliement de plusieurs candidats. Il brigue un deuxième quinquennat à la tête de ce pays ouest-africain de 18 millions d’habitants parmi les plus pauvres du monde.

Pendant la campagne, M. Issoufou a mis en avant son bilan, assurant avoir doté le pays d’infrastructures, lutté contre la pauvreté et rétabli la sécurité face à la menace islamiste. Ancien Premier ministre, Hama Amadou, qui avait soutenu M. Issoufou au second tour en 2011, a rejoint l’opposition en 2013. Il a recueilli 17,79% des suffrages au premier tour.

L’opposition a appelé à un « boycott actif sans violence ». « Issoufou pourra proclamer les résultats qu’il veut, cela ne nous concerne pas », a déclaré le porte-parole de la Coalition de l’opposition pour l’alternance (Copa 2016), Ousseïni Salatou.

ATS