La CPI va rendre son jugement contre Jean-Pierre Bemba
Jean-Pierre Bemba l’ancien vice-président congolais.
L’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba saura lundi si les juges de la CPI l’estiment responsable des meurtres et viols commis par sa milice en Centrafrique en 2002-2003. Ce procès marathon a été marqué par des allégations de subornation de témoins.
C’est la première affaire à la Cour pénale internationale qui se concentre sur l’utilisation de viols et violences sexuelles en tant qu’armes de guerre. C’eset aussi le premier procès où un chef militaire est tenu responsable des atrocités commises par ses hommes même s’il ne les a pas ordonnées.
Ancien chef rebelle du nord de la République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba est poursuivi, non en tant qu’auteur ou coauteur mais en tant que « chef militaire », en vertu du principe de la « responsabilité du commandant ».
Quelque 1500 hommes de l’ancien chef rebelle s’étaient rendus en Centrafrique en octobre 2002 pour soutenir le président Ange-Félix Patassé, victime d’une tentative de coup d’Etat menée par le général François Bozizé. Ils avaient violé « tout ce qui se trouvait sur leur chemin », tué et pillé la population entre octobre 2002 et mars 2003, assure l’accusation.
Bemba a plaidé non coupable. C’est le quatrième jugement pour la CPI, fondée en 2002 pour juger les pires crimes commis à travers le monde, et le premier contre un ancien vice-président. Accusé de trois crimes de guerre et de deux crimes contre l’humanité, Jean-Pierre Bemba a plaidé non coupable lors de l’ouverture de son procès en novembre 2010, deux ans après son arrestation à Bruxelles.
Selon l’accusation, Jean-Pierre Bemba disposait du « contrôle effectif » sur ses troupes et aurait dû arrêter la commission des crimes, ce que réfute la défense.
Subornation de témoins. Il n’y a « aucune preuve d’un ordre venant de M. Bemba vers ses troupes en Centrafrique », avait déclaré l’une de ses avocates, Kate Gibson, lors de sa plaidoirie: « Les thèses de l’accusation ne sont que des hypothèses ». Dès qu’il a passé la frontière, le contingent des soldats de M. Bemba « a été placé sous les ordres des forces de la République centrafricaine », avait-elle ajouté.
Le procès a été entaché d’accusations de subornations de témoins, menant même à l’arrestation de plusieurs proches de l’ancien vice-président et à l’ouverture du premier procès de ce type à la Cour. S’il est jugé coupable, Jean-Pierre Bemba risque jusqu’à 30 ans de détention ou la prison à perpétuité, si les juges estiment que l' »extrême gravité du crime » le justifie.
ATS
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