Mali: neuf morts, dont un Casque bleu, dans deux attaques contre l’ONU
Des Casques bleus de la Minusma, le 19 septembre 2016 à Tombouctou, au Mali /AFP
Neuf personnes, dont un Casque bleu et cinq agents de sécurité maliens, ont été tuées lundi lors de deux attaques distinctes contre la mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Ces attaques sont survenues la veille d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la paix et la sécurité en Afrique.
Une première attaque d' »hommes armés non identifiés » a visé des camps de la Minusma à Douentza dans le centre du pays, a annoncé la force de l’ONU au Mali.
Un Casque bleu, dont la nationalité n’a pas été précisée, et un soldat malien ont été tués, selon la Minusma. Un autre Casque bleu a été blessé. En outre, deux assaillants ont été tués dans la riposte des soldats de l’ONU.
« Un premier groupe d’assaillants a tiré sur un camp de la Minusma à partir d’une colline adjacente. En réaction, les forces armées maliennes, établies à proximité du camp, ont riposté », a expliqué la Minusma.
« Un deuxième groupe se dirigeant à pied vers l’autre camp de la Minusma a ouvert le feu. Les Casques bleus ont riposté et deux assaillants ont été abattus », a ajouté la Minusma, qui a condamné « cette attaque terroriste révoltante ».
Lors d’une deuxième attaque, des hommes armés ont attaqué le QG de la Minusma à Tombouctou (nord-ouest).
Selon « des éléments préliminaires », cinq gardes de la Minusma, tous de nationalité malienne, un membre de la gendarmerie malienne et un agent civil contractuel de la Minusma, ont été tués, a indiqué la Minusma. En outre, un garde de sécurité malien et six Casques bleus ont été blessés, dont deux grièvement.
« Six assaillants ont été abattus lors de la riposte de la Minusma à l’attaque », a précisé l’ONU.
La Minusma a ensuite déployé une force de réaction rapide destinée à « sécuriser le quartier général de la Mission et des hélicoptères d’attaque pour traquer d’éventuels assaillants », a-t-elle expliqué.
Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Saleh Annadif, a condamné un « acte lâche et ignoble ».
Un peu plus tôt, un responsable du gouvernorat de Tombouctou avait indiqué que les « terroristes » étaient armés de grenades et de Kalachnikov.
« Dès qu’ils sont arrivés devant l’entrée principale de la Minusma à Tombouctou, ils ont ouvert le feu sur les agents de sécurité d’une société de gardiennage qui travaille pour la Minusma », avait déclaré de son côté à l’AFP une source sécuritaire malienne, ajoutant que « six terroristes » avaient été tués.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes armés en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré l’accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Mardi, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU doit se tenir sur la paix et la sécurité en Afrique.
Les 15 membres du Conseil doivent notamment parler de la force en cours de création par les pays du G5 Sahel (Bukina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui vise à combler les lacunes des dispositifs militaires nationaux et multinationaux dans la région, qui semblent avoir du mal à enrayer l’expansion des groupes jihadistes.
Cette force de quelque 5.000 hommes devrait être opérationnelle à l’automne mais son financement est encore loin d’être assuré.