Dans de telles hypothèses, la plupart des autres pays (Allemagne, Italie, Pologne, Suède, Suisse par exemple) préfèrent négocier et payer des rançons pour obtenir la libération des otages plutôt que de risquer la vie de leurs militaires (et des otages).
L’audace et la préparation. La France consent lors de ses opérations à des moyens conséquents, mêlant l’acquisition du renseignement avec des moyens technologiques à distance (satellites, écoutes, drones, avions de chasse…) ou des moyens humains (collecte d’information, déploiement d’agents, etc.), des moyens d’intervention (hélicoptères, avions, navires le cas échéant) et des hommes. Le posé d’assaut, le largage en parachute, la nage sous l’eau, les tirs de précision voire, même, le corps à corps sont quelques unes des techniques spéciales auxquels les hommes (et femmes) des commandos marine et autres forces d’intervention (comme le GIGN…) sont régulièrement entraînées. L’intervention à la française est ainsi faite d’un mélange de préparation et d’audace.
La doctrine française d’intervention. La ministre des armées Florence Parly a résumé cette doctrine : « Ceux qui s’attaquent à la France et aux Français savent que nous n’économiserons aucun effort pour les traquer, les trouver les neutraliser, jamais nous n’abandonnons nos concitoyens. Tout ce que nous savons nous l’utilisons. Tout ce qui est en notre pouvoir, nous le faisons. »
Le risque d’un échec accepté. Parfois, ces interventions se soldent par un échec, comme au Niger en janvier 2011, où les jeunes otages meurent lors de l’intervention ou comme en Somalie en janvier 2013 où la tentative de libération de l’agent de la DGSE Denis Allex se solde par la mort de deux autres militaires. Bien souvent, cela paie. C’est le cas lors de l’intervention sur le Ponant en avril 2008, sur le Carré d’As, en septembre 2008, et sur le Tanit en septembre 2009 (avec malheureusement la mort d’un otage). Interventions menées par le même commando Hubert dont étaient membres les deux militaires tués au Burkina Faso (+ le GIGN pour le Ponant). Les pertes dans les rangs des militaires intervenants font aussi partie des risques pris par les autorités, un prix du sang accepté par la population française. Ce qui est une différence notable avec certains pays qui répugnent à ce modus operandi expéditionnaire.
Un mode d’action dissuasif. Pour Paris, il s’agit non seulement de libérer des ressortissants français, mais aussi d’envoyer un message aux apprentis ravisseurs : quand ils prennent en otages des nationaux français, ils risquent de ne pas pouvoir en tirer profit et de périr avant la fin de leur forfait. Cette stratégie a payé dans le passé. Dans l’Océan indien, après les premières interventions, les pirates somaliens fuyaient comme la peste le drapeau tricolore à trois bandes, préférant attaquer d’autres nationalités ‘plus sûres’.
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