Mali : mobilisation générale contre la fièvre Ebola
Le Premier ministre Moussa Mara (au centre), hier dimanche 16 novembre à la gare routière de Djicoroni Para, principal terminus du transport public entre le Mali et la Guinée, où les moyens sont insuffisants pour contrôler l’ensemble des voyageurs à l’entrée comme à la sortie.
En moins d’un mois le Mali est devenu le quatrième pays africain touché par le virus d’Ebola. Un échec du gouvernement qui n’a pas pris toutes les précautions.
Quatre morts depuis le premier cas d’Ebola signalé le 23 octobre dernier. Le gouvernement malien organise la riposte contre Ebola. Après le décès mardi 11 novembre d’un infirmier de la clinique Pasteur de Bamako qui avait soigné un vieux patient guinéen, trois nouveaux cas ont été confirmés. Deux sont décédés, et un est en soins intensifs. Pour éviter toute propagation du virus, les locaux de la clinique privée ainsi que le domicile de l’infirmier ont été totalement désinfecté et mis en quarantaine. Au total 442 personnes sont en observation pour contrôle.
Le gouvernement a déclenché la mobilisation générale. Après la réunion de crise du comité de gestion interministériel des épidémies, le président de la République Ibrahim Boubacar KEÏTA a réuni autour de lui le vendredi 14 novembre dans l’après-midi outre les membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers.
← Une opération de contrôle de température
Le week-end, le Premier ministre et le ministre de la santé ont effectué des visites de terrain afin de s’enquérir de l’état des lieux et des capacités réelles du dispositif de prévention, de détection, de diagnostic et de prise en charge.
Après les visites à l’aéroport, le Premier ministre Moussa Mara était dimanche 16 novembre à la gare routière de Djicoroni Para, principal terminus du transport public entre le Mali et la Guinée, puis au poste de contrôle routier de la gendarmerie à Sénou afin d’évaluer en compagnie des techniciens de santé le dispositif de prévention et de prise en charge. Il a constaté que les équipes et les moyens sont insuffisants pour contrôler l’ensemble des voyageurs à l’entrée comme à la sortie.
Le Mali est-il, ainsi, devenu le quatrième pays africains frappé par l’épidémie d’Ebola ? Le gouvernement français a décidé d’intensifier le contrôle aux aéroports pour les vols direct en provenance du Mali et déconseille à ses ressortissants de se rendre à Bamako (la capitale) et Kayes (à l’ouest du pays). La France qui abrite une forte communauté malienne (environ 120 000 ressortissants) collabore étroitement avec les autorités et possède dans le pays un contingent militaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Depuis le début de l’épidémie le 21 mars 2014, la fièvre Ebola a fait selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) 5 159 morts dont 1 142 en Guinée (premier foyer), 1 169 en Sierra Leone et 2 836 au Libéria. Les autorités maliennes ont invité la population au calme, à la sérénité mais aussi et surtout à la vigilance et au respect des mesures d’hygiènes. Elles ont rappelé aux populations d’éviter les déplacements non nécessaires vers les zones d’épidémie.
Fousseni TRAORE