Maliens de France : qui a violé le consensus ?
Au centre Mahamadou Cissé, président du CBMF : « l’attribution des postes prévue dans l’accord n’a pas été respectée. »
Le Haut Conseil des Maliens de France (HCMF), dirigé par Hamedy Diarra qui est censé fédérer la communauté malienne risque de devenir une coquille vide. Les premières bisbilles ont commencé en août dernier lors de la mise en place du bureau, après l’élection quelque peu contestée du 24 mai. Mahamadou Cissé, président du Conseil de base des Maliens de France (CBMF), qui a obtenu la troisième place à l’issue du vote a claqué la porte au motif que l’accord qui devait prévaloir à la répartition des postes n’a pas été respecté. Dans une correspondance qu’il a adressé au ministre des Maliens de l’extérieur, à la Chancellerie et au Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), dont nous avons obtenu copie, M. Cissé explique les raisons de son refus. Selon lui, l’élection du 24 mai 2014, a été une véritable mascarade. « Nonobstant de multiples irrégularités, nous avons accepté les résultats non sans nous convaincre que l’esprit de l’accord prévaudra, à l’étape de la constitution du bureau du Haut Conseil. Notre constat sur le nombre et l’attribution des postes au sein du bureau, plus de deux mois après l’élection, révèle que nous sommes très loin de l’esprit d’unité dans la cohésion tant prônée et attendue par tous en France», soutient M. Cissé et ses partisans.
Accord violé. D’après son équipe de campagne, la règle d’attribution des postes prévue dans l’accord n’a pas été respectée. Le président élu s’est vu octroyer 28 postes sur 43 au lieu de 22 prévus par l’accord. Le mode de scrutin retenu étant le proportionnel qui garantit la représentativité de chaque candidat. Et procède d’une réelle volonté d’apaisement et surtout d’ouverture du Conseil de France à toutes les sensibilités. Pour les partisans de M. Cissé « le Président élu dans le scrutin à un tour avec moins de 43% ne saurait disposer au plus de 18 postes se retrouve avec 28 sans que cela ait été accepté de commun accord. L’illégalité du bureau est évidente si rien ne change. »
Pire, ils estiment que le camp du président Hamedy Diarra s’est partagé les postes du bureau et a renvoyé aux autres candidats ceux dont il ne voulait plus. « Le Président élu aurait été bien inspiré en refusant une telle mascarade aux conséquences graves pour l’avenir de la représentation du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur en France. Même si ce tripatouillage lui paraît favorable, le choix de la justice nous semble plus responsable dans la situation actuelle en France.», estime la correspondance de M. Cissé.
Injustice. Pour lui, la commission électorale et la délégation du HCME, qui auraient pris la décision de fixer le nombre de postes pour chaque candidat, est entièrement responsable une fois de plus de l’exclusion et de l’injustice qu’elles n’ont eu de cesse à cultiver dans la communauté durant cette opération de renouvellement. « S’il y a un point sur lequel l’accord est clair et précis, c’est bien celui concernant le mode de scrutin et l’attribution d’une majorité simple au Président quel que soit son score. »
Le président du CBMF propose une juste répartition du quota des postes dû à chaque candidat comme suit : M. Diarra 22 ; M. Dembélé 12 ou 13 ; M. Cissé 6 ou 7 ; M. Diawara 1 ou 2 sous réserve des arrondis de calcul et de l’affectation plus démocratique des postes, effectuée en réunion en présence des 43 membres du bureau. A défaut d’avoir gain de cause M. Cissé aussi n’a pas dissout le CBMF comme le prévoit l’accord. Il a plutôt procédé à son renouvellement le 8 novembre, tournant définitivement le dos au HCMF et à l’ « Accord d’engagement pour l’unité des Maliens de France. »
Fousseni TRAORE