Tchadiens et Maliens de France se mobilisent pour la paix
Les manifestants à l’ambassade du Tchad à Paris lors de la marche pour la paix 13 décembre 2014.
Des Tchadiens de la diaspora en France ont organisé une manifestation le samedi 13 décembre 2014, avec la participation des représentants des pays où le Tchad est militairement présent, dont le Mali, pour le maintien de la paix. L’objectif est clair, il s’agit en effet d’un « soutien pour la paix, la stabilité, la sécurité et le développement de l’Afrique.»
Sous la pluie et le froid glacial qui régnait, des Tchadiens et des Maliens se sont retrouvés à la place du Trocadéro à Paris pour la cause de la paix en Afrique derrière une grande banderole sur laquelle l’on pouvait lire « Le Tchad est engagé avec la France et le Mali contre le terrorisme. Vive la fraternité d’armes entre la France, le Mali et le Tchad.» Outre les drapeaux du Tchad, de la France et du Mali, une forêt de drapeaux était là représentant les autres pays africains et non africains qui ont envoyé des troupes au Mali dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Motion. Après avoir chanté l’hymne national du Tchad et du Mali, les manifestants ont scandé des slogans pour célébrer la paix, rendre hommage aux soldats tombés sur le champ de l’honneur, encourager ceux qui continuent le combat encore aujourd’hui et saluer l’engagement des présidents Idriss Deby Itno et François Hollande auprès du Mali dans la guerre contre le terrorisme dans le Sahel. « La paix au Mali ! La paix au Tchad ! La paix en Afrique ! » « Le terrorisme, abas ! », « Vive la fraternité d’armes au Mali », « Merci le Tchad ! Merci la France ! », criaient les manifestants depuis le Trocadéro jusqu’à l’ambassade du Tchad à Paris. A la chancellerie tchadienne, les manifestants ont été accueillis par l’ambassadeur Hissein Brahim Taha ainsi que le représentant du Tchad auprès de l’Unesco et le personnel de l’ambassade. Après lecture, une motion a été remise à l’ambassadeur à l’attention du président Idriss Déby Itno pour saluer et encourager son engagement sans faille pour la cause de la paix en Afrique. Du côté du Mali, au nom des Maliens de France ayant participé à la manifestation, Bakary Traoré, a rendu un vibrant hommage au Tchad et à la France, à travers ces deux pays, tous les autres Etats présents militairement au Mali pour la restauration de son intégrité territoriale et le combat implacable contre le terrorisme dans le Sahel. Il a ensuite salué la mémoire des soldats morts pour la libération du nord du Mali. M. Traoré a, en outre remercié les présidents Deby et Hollande pour leur engagement en faveur de la paix en Afrique et les a exhorté à poursuivre le combat avec le Mali contre les ennemis de la paix en l’Afrique.
Engagement. Aujourd’hui, le Tchad a perdu 70 soldats et enregistré 200 blessés dans le combat contre le terrorisme et la libération des régions nord du Mali. Quand les régions nord du Mali (Kidal, Gao et Tombouctou) sont tombées sous le contrôle des groupes armés narco-terroristes en mars 2012, des colonnes de troupes tchadiennes, sur ordre et le leadership de leur chef suprême, le président Idriss Déby Itno, ont fendu le Sahara par la route pour aller appuyer l’armée malienne dans sa reconquête. C’était au moment où plusieurs pays de la sous-région ouest africaine rechignaient à envoyer des troupes au Mali tandis que l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahel, Romano Prodi demandait d’attendre septembre 2013 pour qu’une intervention militaire internationale ait lieu au Mali. Au même moment les narco-terroristes et islamistes faisaient couler du sang et des larmes d’une population martyrisée dans le nord du Mali. De même la France, sous la clairvoyance de son chef de l’Etat, François Hollande a déclenché l’opération Serval, devenue Barkhane, qui a permis de stopper l’avancée des groupes armés terroristes sur le reste du Mali dans la nuit du jeudi 10 au 11 janvier 2013. Pendant cette intervention des forces aériennes françaises, la France enregistra sa première victime, en la personne du Chef de bataillon Damien Boiteux.
Bakary TRAORE