Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo à la barre
Simone Gbagbo, l’ex-première dame et l’ancien Premier ministre Gilbert Marie N’gbo Aké dans le box des accusés.
Pour l a première fois, une ex-première dame se trouve dans le box des accusés pour répondre des crimes d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Un défi pour les autorités judiciaires ivoiriennes.
Mme Gbagbo Simone l’ex-première dame de Côte d’Ivoire a était ce vendredi 26 décembre devant les juges cour d’assises d’Abidjan. Elle doit être jugée avec 81 co-accusés pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Première apparition publique de l’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo, depuis l’arrestation du couple en avril 2011, Simone a été accueillie par les applaudissements de ses partisans venus la soutenir dans la salle d’audience.
Ainsi, le premier procès civil de la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011 est lancé. L’audience, suspendue à la mi-journée, reprendra lundi 29 décembre, pour aborder cette fois le fond du dossier. D’autres accusés étaient aussi dans la salle, certains en liberté provisoire, Comme Pascal Affi N’Guessan, le président du front populaire ivoirien, parti de Laurent Gbagbo, mais aussi l’ancien Premier ministre Gilbert Marie N’gbo Aké. Certains sont arrivés menottés en provenance de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.
L’avocat général a énuméré les charges qui pèsent sur les accusés. Il a assuré que le procès serait équitable et juste. Le secrétaire général du conseil de l’Ordre des avocats a bien insisté sur ce point, mais aussi sur le respect du droit de la défense. Le président du tribunal a conclu en rappelant aux jurés leur devoir d’indépendance et d’intégrité, et a tenté de mettre fin à la polémique autour de leur nomination. Les avocats de la défense dénoncent, eux, une procédure irrégulière.
Le personnel judiciaire ivoirien n’est pas un habitué des assises, interrompues pendant plus de dix ans, et il y a beaucoup d’attentes autour de ce procès. Les procédures de la crise post-électorale tournent au ralenti, selon de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme, qui dénoncent une justice uniquement tournée vers les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo.
La cour pénale internationale (CPI) où se trouve l’ex-président Laurent Gbagbo qui attend son procès, a réclamé en vain aux autorités ivoiriennes Simone pour la juger pour crimes de guerre.