L’armée malienne attaquée
Une patrouille de l’armée malienne dans la région de Gao.
L’armée malienne a été attaquée, lundi 5 janvier au matin, par des « éléments non encore identifiés ont lourdement armés » selon un communiqué du gouvernement, à Nampala à 530 km au nord-est de Bamako, près de la frontière mauritanienne. Le bilan qui n’est pas encore précis fait état de sept morts habillés en tenue militaire. Les assaillants arrivés vers 06 heures du matin ont pénétré dans le camp militaire de Nampala situé au côté sud-est de la bourgade. Ils ont tiré des rafales qui ont surpris l’armée malienne. Après avoir riposté, les forces armées maliennes ont dû se replier.
Pendant qu’un renfort de l’armée malienne venait du sud, les assaillants ont quitté la localité aux environs de 11 heures. Entre-temps, des avions de chasse de l’opération française Barkane ont survolé Nampala, prêts à intervenir. Pour Bamako « les combats ont occasionné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels de part et d’autre ». Mais le gouvernement qualifie cette attaque d’une énième violation de l’accord de cessez-le-feu entre les forces armées maliennes et les groupes rebelles. Il demande « à la communauté internationale de prendre toutes les mesures nécessaires pour que le processus de paix engagé soit préservé et conduit à son terme ».
Cette agression intervient juste après l’attaque terroriste perpétrée le 4 janvier sur l’Axe Ansongo-Ménaka, contre un contingent nigérien de la Minusma. Cet acte terroriste a fait 6 blessés, dont 3 graves. Un camion de l’ONU a aussi sauté sur un engin explosif et quatre autres camions, appartenant à un sous-traitant de la Minusma, ont été brûlés. A moins de 200 km au nord de Gao, dans la vallée du Telemsi, quatre camions appartenant à un sous-traitant de la Mission de l’ONU au Mali, ont été interceptés par des hommes armés. Les camions contenaient du matériel appartenant aux Nations unies. Après avoir pris le contrôle du convoi, les assaillants y ont mis le feu.
Reçu en audience le 3 janvier par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian – en tournée dans le Sahel pour passer les fêtes de fin d’année avec les troupes françaises en opération extérieure- venait de dire son satisfecit pour l’opération Barkhane. Jean-Yves Le Drian a estimé efficace cette initiative pour dissuader les terroristes Il s’apprête à faire monter en puissance l’opération Barkhane – qui cible le Mali, le Niger et le Tchad – pour faire avancer la paix et la sécurité dans le sahel. C’est ce même 3 janvier qu’est décédé Aroudeyni Ag Hamatou, maire de la commune d’Anderaboucane, des suites d’une attaque survenu le premier janvier au cours duquel un de ses fils avait été tué par des individus non identifiés.
Mais qui sont ces individus non-identifiés ? Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ? Ansar Dine ? Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ? Où les groupes armées signataires des accords de cessez-le-feu et parties prenantes aux négociations de paix d’Alger ? De la réponse à ces questions dépendra l’avenir de la paix dans le sahel.
Ahmadou DIALLO