Les tueurs abattus
Les trois terroristes : Chérif Kouachi 32 ans (gauche), Saïd Kouachi 34 ans (centre) et Amedy Coulibaly 32 ans (droite).
Les deux frères Kouachi (Chérif et Saïd) et Amedy Coulibaly qui ont tué à eux seuls 17 personnes à Paris en l’espace de trois jours ont été finalement abattus par les forces de l’ordre françaises. Un dénouement tragique qui met fin à l’horreur.
Les frères Chérif et Saïd Kouachi, reconnus formellement comme les auteurs de l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, ont été tués dans un assaut donné par le GIGN, vendredi 9 janvier aux alentours de 17 heures, contre l’imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) où ils s’étaient retranchés. Un homme se trouvait dans le même bâtiment que les terroristes, mais ces derniers n’ont jamais su qu’il s’était caché à un autre étage du bâtiment.
Presque au même moment, un proche des frères Kouachi, Amedy Coulibaly, le meurtrier présumé de la policière tuée jeudi, a été également abattu dans un supermarché casher de la porte de Vincennes, à Paris, où il détenait des otages depuis vendredi midi. Cinq personnes sont mortes, dont le preneur d’otages, et quatre policiers blessés. Les enquêteurs interrogent encore cinq personnes actuellement en garde à vue, notamment des proches des trois terroristes.
En fin de soirée, le procureur de Paris, François Molins, a livré les premiers détails de l’opération. Introuvables pendant deux jours, Chérif et Saïd Kouachi étaient en cavale entre Paris, la Picardie et la Seine-et-Marne, a révélé le procureur de Paris. Les deux hommes ont passé la nuit de jeudi à vendredi dans la vaste zone rurale et forestière près de Villers-Coterêt, où un important dispositif policier avait pourtant été déployé. Vendredi matin, « les Kouachi sont sortis à pied d’un bois » à hauteur de Nanteuil-le-Haudouin, et « ont braqué une automobiliste, lui prenant sa voiture. Dans leur fuite, il rencontre une équipe de police. Un échange de tirs a eu lieu ».
Le procureur de Paris a également confirmé que Saïd Kouachi a été formellement reconnu comme l’un des auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo lorsque sa carte d’identité a été retrouvée dans une des voitures abandonnées dans leur fuite à Paris. Son frère Chérif a été identifié grâce à des empreintes laissées sur un des coktails Molotov retrouvés dans le véhicule. Désormais, l’enquête devra déterminer si les financements de cette attaque proviennent de la France ou de l’étranger, et plus particulièrement du Yémen. Les deux terroristes s’étaient revendiqués d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Vendredi en fin de soirée, l’un des leaders d’AQPA, Harath Al-Nazari, s’est félicité de l’attaque dans une vidéo.
Grigny uni et solidaire des victimes du terrorisme
Le mercredi 7 janvier, les représentants des confessions religieuses (musulmanes, chrétiennes, juives) et les habitants ont répondu massivement à l’invitation du maire de Grigny pour se recueillir. « Un attentat a été perpétré aujourd’hui contre les journalistes de Charlie hebdo, Cet acte odieux et barbare est une tragédie nationale parce qu’il porte atteinte au principe républicain de la liberté d’expression et de la démocratie et nous concerne tous directement », a déclaré le maire de Grigny Philippe Rio. Il a tenu à condamner avec la plus ferme énergie la haine et la barbarie qui frappe ainsi l’humanité.
« Les auteurs de ce crime abominable qui salissent la religion dont ils prétendent s’inspirer. Ils n’agissent pas au nom de leur foi mais au nom de la haine, ils haïssent la liberté, ils haïssent la démocratie, ils haïssent la République, plus largement ils haïssent l’être humain dont ce qu’il a de plus précieux », a dénoncé M. Rio. Pour lui, la présence massive des gens de Grigny à la cérémonie est le bien le plus précieux.
←La minute de silence à Grigny
« C’est aujourd’hui en France, pays de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen que notre conception de la vie en commun, notre aspiration partagée à vivre ensemble qui sont mis en mal. Alors au delà de nos divergences politiques, de nos options spirituelles, j’appelle, nous appelons chacune et chacun d’entre nous à se montrer unis et solidaires dans les épreuves pour rendre hommage à toutes les victimes lâchement assassinées », a lancé le maire de Grigny. Il a appelé à refuser toutes les tentations d’amalgame, toutes les tentations de stigmatisation et à rester vigilent face à la haine et à toute forme de manipulation de ce tragique drame.
« Ceux qui croient au ciel, comme ceux qui n’y croient pas doivent pouvoir continuer dans notre pays à vivre en paix. La liberté, l’égalité, la fraternité ne se divisent pas », a-t-il affirmé avant de demander à la population d’observer une minute de silence en la mémoire de toutes les victimes.
M. DIARRA