La MINUSMA dénonce les falsifications du MNLA

 Mossa Ag Attaher, le porte-parole du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad).

La mission des Nations Unies au Mali a surpris le groupe rebelle touareg en flagrant délit de faux et usage de faux. Une attitude qu’elle fustige avec la dernière rigueur.

Dans un communiqué publié dimanche 25 janvier la Mission multidimensionnelle intégré des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) s’insurge contre les falsifications du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) concernant un document signé de commun accord sur la gestion de la localité de Tabankort. « La MINUSMA déplore vivement la manipulation à des fins de propagande politique dont elle est victime aujourd’hui, à travers la circulation du document de travail intitulé “Accord pour l’établissement d’une zone de sécurité temporaire ». Ce dernier a fait l’objet de graves retouches, contraire à toute éthique » dénonce le communiqué. En effet le mouvement rebelle touareg a falsifié le document original en y glissant subrepticement son drapeau (non reconnu) en haut de page à gauche. Pour faire passer la supercherie le MNLA a ajouté en haut à droite le logo des Nations Unies avec la mention MINUSMA. Une tromperie pour se faire légitimer qui n’est pas passé inaperçue. « La MINUSMA rappelle qu’un tel procédé ne peut créer que de la confusion et détourner le document de son objectif principal, à savoir identifier une sortie de crise satisfaisante à la situation à Tabankort. », souligne la mission onusienne.

C’est suite aux affrontements armés aux alentours de Tabankort, région de Gao que la MINUSMA a effectué une visite les 23 et 24 janvier à Tabankort et à Kidal pour se rendre compte de la situation de la population civile et procéder à l’évacuation des victimes civiles, dont des blessés dans un état critique. Car la MINUSMA  considère que les affrontements de Tabankort  constituent une violation flagrante du cessez-le-feu et a engagé des discussions techniques avec les responsables militaires de la Coordination et de la Plateforme, pour que soit mis un terme aux hostilités. « Les modalités techniques devant conduire à épargner la vie de la population civile et du personnel de la MINUSMA concernent le respect par les parties d’une zone de sécurité placée sous le contrôle exclusif de la MINUSMA et au sein de laquelle la circulation de toute arme est interdite aux parties concernées », précise le communiqué. La mission  a  exhorté toutes les parties concernées à respecter scrupuleusement leurs engagements à résoudre leurs différends par la voie du dialogue, notamment dans le cadre du Comité Technique Mixte de Sécurité (CTMS), auquel elles ont adhéré à travers l’Accord Préliminaire de Ouagadougou.

« La MINUSMA prend note que le Gouvernement malien souscrit totalement au respect des Accords de cessez-le-feu et réitère fermement son engagement à contribuer à créer le climat de confiance, indispensable au processus de négociation de paix d’Alger », conclut le communiqué.

Ibrahim CISSE

Document original (cliquez dessus pour bien voir)

Document falsifié (cliquez dessus pour bien voir)