68 Maliens épinglés par le scandale SwissLeaks
La banque britannique HSBC est au cœur d’un scandale financier qui n’épargne même pas les pays les plus pauvre.
Le scandale révélant l’existence, entre 2005 et 2007, d’un système international d’évasion fiscale orchestré par la banque britannique HSBC et sa filiale suisse, continue de faire des vagues à travers le monde. Des médias du monde entier ont relayé une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation, nommée SwissLeaks. Les dernières révélations sur les pratiques de HSBC pour favoriser l’évasion fiscale de riches clients, via sa filiale suisse, font état de 68 Maliens qui auraient détourné 106,4 millions de dollars. Une situation paradoxale si l’on sait que le Mali est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Classé 182ème sur 186 pays dans l’indice du développement humain (PNUD 2013) ce pays n’avait nullement sa place sur ce listing. Maintenant les Maliens veulent connaitre les noms personnes afin que des poursuites judiciaires soient engagées. Le ton a été donné par l’association Yerewolo Ton dont le président Boubacar Boré s’exprimait hier sur RFI. « Nous demandons à ce qu’il y ait des poursuites judiciaires. Ce sont des gens qui doivent être interpellés par les autorités », a-t-il déclaré.
La lutte contre la corruption et l’impunité a été placé par le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) sur la base du principe de la tolérance zéro. Elle devait s’articuler notamment autour de l’accroissement des moyens humains et matériels des structures d’audit et de contrôle, la création d’un organe central de lutte contre la corruption, l’augmentation des moyens opérationnels du Pôle économique et financier, l’instauration de la tenue de la comptabilité matière, l’informatisation complète des administrations publiques et la mise en place de mécanismes d’écoute et de traitement des informations fournies par les citoyens.
Mais depuis un an et demi les affaires se suivent et se ressemblent au pays d’IBK. Après le scandale financier lie à l’achat du second avion présidentiel et à la fourniture des équipements militaires dont la justice peine à démêler les fils, l’affaire SwissLeaks va écorner une fois de plus l’image du Mali.
Oumar TOURE