Le terroriste de Copenhague Omar el-Hussein abattu
Impacts de balles sur le centre culturel Krudttonden où tenait une conférence sur « art, blasphème et liberté d’expression »
Un peu plus d’un mois après les attentats qui ont fait dix-sept morts à Paris entre le 7 et le 9 janvier, deux fusillades ont eu lieu, samedi 14 février, à Copenhague, la capitale danoise. Deux personnes sont mortes et cinq ont été blessées.
La première fusillade s’est déroulée le samedi 14 février au centre culturel Krudttonden , au nord du centre-ville historique de Copenhague où tenait une conférence ayant pour thème « art, blasphème et liberté d’expression », en hommage à Charlie Hebdo. L’ambassadeur de France, François Zimeray, était présent ainsi qu’ Inna Shevchenko, la chef de file des Femen et Lars Vilks, un artiste suédois déjà menacé pour avoir caricaturé Mahomet.
Un tireur, masqué, s’est introduit dans l’entrée du centre culturel où se tenait la rencontre. Ne pouvant entrer dans la salle elle-même, dont l’accès était filtré par un détecteur de métaux, il a commencé à tirer des coups de feu, et les policiers présents ont aussitôt riposté. L’homme s’est enfui. « Ils nous ont tiré dessus de l’extérieur. C’était la même intention que Charlie Hebdo, sauf qu’ils n’ont pas réussi à entrer », a déclaré à l’ambassadeur français.
←La photo d’Omar el-Hussein diffusée par la télévision danoise.
Le réalisateur Finn Norgaard, 55 ans, a été tué à l’extérieur du bâtiment. Trois policiers qui assuraient la sécurité du bâtiment ont quant à eux été blessés respectivement à l’aine, à la jambe, et à l’épaule. Deux d’entre eux étaient des gardes du corps du service de renseignement de la police danoise (PET) qui protégeaient Lars Vilks, un artiste suédois.
Quelques heures plus tard, une cérémonie se déroulait samedi soir dans la principale synagogue de Copenhague, dans le centre de la ville, quand un homme est arrivé et a fait feu. La police était déjà présente sur les lieux. Un homme, Dan Uzan, touché de plusieurs balles dans la tête est mort, dimanche. Agé de 37 ans et de confession juive, il surveillait les accès au bâtiment et a été tué devant la synagogue. Deux policiers ont également été blessés par les tirs.
Prison. Après avoir recherché deux hommes pendant plusieurs heures, PET, les services de renseignement danois, pensent désormais que l’assaillant a agi seul. Le véhicule qu’il aurait utilisé pour s’enfuir a été retrouvé, sans son occupant, dans le quartier de l’attaque du centre culturel Krudttonden.
Dans la matinée du dimanche 15 février, la police a abattu près de la gare du quartier populaire de Norrebro, l’auteur présumé des deux attaques. La police a annoncé qu’il s’agissait d’un homme de 22 ans né et grandi au Danemark et connu de ses services pour des actes de violence et pour détention d’armes. Son nom, Omar el-Hussein, a été dévoilé ce dimanche soir par plusieurs médias, danois et étrangers. Sa photo, elle, a été diffusée par la télévision publique danoise. Il y a deux semaines, il était sorti de prison où il était incarcéré pour avoir agressé un homme dans le métro en 2013.
Les forces de l’ordre ont été mis sur sa piste grâce aux vidéos de surveillance et au témoignage d’un chauffeur de taxi, qui l’a transporté de l’endroit où il avait abandonné la voiture lui ayant servi à fuir le lieu de la première fusillade, samedi après-midi, et le quartier de Norrebro, non loin de l’appartement où la police l’a finalement abattu.
Caricatures. Le 30 septembre 2005, le quotidien danois Jyllands-Posten avait publié douze caricatures de Mahomet pour soulever la question de l’auto-censure parmi les dessinateurs danois. Cette publication avait marqué le début d’une crise qui avait culminé début 2006, avec des manifestations dans plusieurs pays musulmans. Kurt Westergaard, l’auteur de la caricature d’un Mahomet avec un turban en forme de bombe, qui a fait l’objet de plusieurs tentatives d’assassinat, vit sous protection policière permanente. C’est par solidarité avec les Danois que plusieurs journaux, parmi lesquels Charlie Hebdo, avaient à leur tour publié des caricatures de Mahomet dans les mois suivants.