Nord-Mali : la paix ou le chaos
Les négociations de paix de la dernière chance se déroulent actuellement à Alger.
La signature d’un accord de paix entre l’Etat malien et les groupes armés est plus que jamais nécessaire pour éviter le chaos.
Le gouvernement malien et les groupes armés ont commencé depuis le 11 février l’ultime phase des négociations de paix débuté il y a huit mois sous les auspices de l’Algérie. « Au regard du retour en force des terroristes sur le territoire national, de l’hybridation des acteurs du crime organisé, de la multiplication des agressions contre les Forces nationales et internationales, nous devrions prendre conscience qu’un danger plus pernicieux que nos divergences nationales nous guette », a mis en garde Abdoulaye DIOP, ministre des Affaires Etrangères lors de l’ouverture des pourparlers inter-maliens de paix à Alger. « Il est alors urgent de prendre les mesures nécessaires pour contrer cette menace qui vise à anéantir notre nation et tout le Sahel », a-t-il indiqué.
Pour lui, les parties à Alger ont l’obligation de parvenir à la paix, par une prise de conscience collective et la sauvegarde des valeurs fondamentales communes qui nous ont permis des siècles durant de vivre en harmonie nos croyances et nos convictions dans le respect de la dignité humaine. « Nous devrions éviter de devoir léguer aux générations futures un lourd héritage de souffrances qui serait la preuve accablante de notre incapacité à maîtriser et à résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré.
Insécurité. Selon les Nations Unies, les attaques de groupes armés et les affrontements entre ces derniers et les Forces armées maliennes survenus en janvier dans le centre-ouest du Mali (zone de Tenenkou – Nampala) ont semé la peur au sein des populations et entravé les opérations humanitaires. Les autorités scolaires sur le terrain ont constaté que dans les communes de Nampala (Ségou), Dioura, Tenenkou et Youwarou (Mopti) des parents refusent d’envoyer leurs enfants à l’école et des enseignants ont quitté leur poste par crainte de l’insécurité. Une soixantaine d’écoles sont fermées en raison du climat de peur engendré par les attaques.
L’insécurité a même forcé le principal partenaire en santé de la région, l’ONG Médecins du Monde France à suspendre temporairement ses activités et à relocaliser son personnel. « Une sécurisation de la zone est urgente pour permettre la réouverture des écoles et la reprise des opérations humanitaires. Des centaines d’écoles du Nord sont fermées Des milliers d’enfants demeurent déscolarisés en raison de l’insécurité et du non-retour des enseignants dans certaines localités du Nord », souligne un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies. Et Selon le ministère de l’Éducation nationale, aucune école n’est officiellement fonctionnelle dans la région de Kidal.
Les violences dans le nord et le centre-ouest du pays ces derniers mois ont perturbé tous les services. La signature d’un accord s’avère nécessaire pour éviter un chaos humanitaire.
Ahmadou DIALLO