Nord-Mali : signature imminente d’un accord de paix
Si tout se passe comme prévu, la signature de l’accord interviendra ce week-end.
Après huit longs mois d’âpres négociations, le gouvernement malien et les groupes armés du nord s’acheminent vers la signature d’un accord de paix à minima.
Le gouvernement malien et les groupes armés du nord s’acheminent vers la signature d’un accord de paix. L’ultime projet rédigé le mercredi 25 avril au soir par l’équipe de la médiation algérienne a été remis aux parties le jeudi pour recueillir leurs observations. Si tout se passe comme prévu, la signature de l’accord interviendra ce week-end. C’est un texte à minima concocté dans le but de convenir à tout le monde.Le projet ne parle ni de statut d’autonomie ni de fédéralisme (le Mali reste un et indivisible), mais reconnaît pour la première fois l’appellation « Azawad » comme une réalité « socio-culturelle ».
Le texte prévoit l’instauration d’une période intérimaire de 18 à 24 mois dès la signature d’un accord de paix. Pendant cette période, une Conférence nationale devra conduire un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit, afin d’aboutir à une Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale. Le texte propose la création d’Assemblées régionales élues au suffrage universel direct, dotées de pouvoirs importants, dirigées par un président élu lui aussi directement, ainsi qu’une plus grande représentation des populations du nord au sein des institutions nationales.
Le projet dispose qu’à partir de 2018 le gouvernement mette en place un mécanisme de transfert de 30 % des recettes budgétaires de l’Etat aux collectivités territoriales (…) avec une attention particulière pour les régions du Nord. Il porte création d’une Zone de développement du Nord dotée d’une stratégie visant à le hisser au même niveau que le reste du pays en termes d’indicateurs de développement dans un délai de 10 à 15 ans. Cette stratégie serait financée notamment par la communauté internationale, appelée à contribuer promptement et généreusement à une Conférence d’appel de fonds.
Sur le plan de la sécurité, le projet prévoit le déploiement progressif d’une armée restructurée, notamment par l’intégration de combattants des mouvements armés, avec des patrouilles mixtes au plus tard deux mois après la signature de l’accord, et la création d’une police territoriale.
Si Bamako à accueilli favorablement le projet, rébellion émet quelques réserves. Le texte dans son ensemble ne peut être reformulé et offre une dernière chance d’aboutir à un accord de paix après huit longs mois d’âpres négociations.
Ibrahim CISSE
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