Sénégal : Karim Wade condamné à six ans de prison
Karim Wade, 46 ans, est en détention depuis avril 2013.
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale sénégalaise, a condamné Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, à une peine de six ans d’emprisonnement et à une amende de 138 milliards de francs CFA (209 millions d’euros).
Il était accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père, ce qu’il nie. Son patrimoine comprend, selon l’accusation, des sociétés au Sénégal et l’étranger, des comptes bancaires, des propriétés immobilières et des voitures. Le parquet avait requis contre lui sept ans de prison.
Quelques heures après la condamnation de Karim Wade, sa défense a annoncé son intention de se pourvoir devant la Cour suprême. « Dès cet après-midi, nous allons saisir la Cour suprême pour que le jugement soit cassé et annulé », a déclaré l’un de ses avocats, Me Mohamed Seydou Diagne.
Il garde ses droits civiques. Le ministre de la justice, Sidiki Kaba, a affirmé plus tard dans la journée que malgré la condamnation, la Cour spéciale a « écarté l’interdiction de l’exercice des droits civiques, civils et de famille prévus par l’article 34 du Code pénal », réfutant l’existence de tout « projet politique pour couler un adversaire ».
Karim Wade, 46 ans, qui est en détention depuis avril 2013, a été désigné samedi 21 mars par le principal parti de l’opposition, le Parti démocratique sénégalais (PDS), comme candidat à la prochaine élection présidentielle.
Le président de la République, Macky Sall, qui a succédé à Abdoulaye Wade en 2012, avait averti la semaine dernière que son gouvernement ne tolérerait aucune tentative de déstabilisation du pays lorsque l’annonce de la sentence surviendrait. Abdoulaye Wade, l’ancien chef de l’Etat, bientôt 89 ans, qui n’a assisté à aucune audience, a donné rendez-vous à ses partisans au palais de justice de Dakar, où il a annoncé son intention de « commenter, sur place, la décision qui sera[it] rendue ».
Le verdict de la Cour n’est pas susceptible d’appel, une disposition critiquée par ses partisans et les organisations de défense des droits humains.
Avec AFP et Reuters