Le ministre Sylla proteste contre l’expulsion de 78 Maliens de la Guinée Equatoriale
Le ministre des Maliens de l’extérieur Abdramane Sylla:« les Maliens sont victimes d’actes inhumains et dégradants ».
Dans une correspondance au ton incisif, le ministre des Maliens de l’extérieur Abdramane Sylla, a saisi son homologue des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop aux fins de protester auprès des autorités équato-guinéennes contre l’expulsion arbitraire des Maliens. Selon lui, « les Maliens sont victimes d’actes inhumains et dégradants ».
« En effet, depuis bientôt trois ans, nos compatriotes font l’objet d’arrestations et détention pour des motifs jusque là ignorés en dépit des relations très amicales et fraternelles entre les Présidents, Son Excellence Téodoro Obiang N’Guema M’Basogo et Son Excellence Ibrahim Boubacar Keîta », écrit le ministre Sylla. Il a souligné avoir lui-même effectué une visite en Guinée Equatoriale du 8 au 11 février 2014 avec pour objectif de mieux s’imprégner des difficultés rencontrées par les Maliens et d’en discuter avec les autorités locales.
« En dépit de tous ces efforts, c’est avec incompréhension que j’ai appris la détention depuis 03 mois, puis l’expulsion le Samedi 28 mars 2015 de 80 de nos compatriotes vivant en Guinée Equatoriale.
Je tiens à rappeler que le Mali et la Guinée Equatoriale en plus des liens bilatéraux fraternels et amicaux sont parties prenantes à des conventions internationales visant à la protection des étrangers », a indiqué le ministre des Maliens de l’extérieur.
Il a demandé au ministre des Affaires étrangères, « d’inviter les autorités équato-guinéennes à une concertation régulière avec nos services diplomatiques et consulaires sur des questions intéressant nos compatriotes ».
A Malabo, la capitale, tout comme à Bata, le pôle économique du pays, des centaines de ressortissants africains sont détenus dans les commissariats. La police passe porte à porte dans certains quartiers à la recherche des étrangers en situation irrégulière. Selon les témoignages certains étrangers (avec ou sans papiers) arrêtés perdent leurs biens. Les centaines de migrants expulses faute de carte de séjours déplorent le comportement xénophobe et brutal des autorités de Guinée équatoriale. Certains des ces Africains laissent derrière eux les familles, familles visiblement désemparées faute de leur prise en charge constate-t-on
Cette vaste et rigoureuse opération de chasse aux sans papiers intervient un mois et trois semaines après la coupe d’Afrique des nations de football (CAN). Occasion qui a permis, selon les sources policières, à beaucoup de clandestins d’entrer illégalement dans le pays. La Guinée équatoriale veut une immigration contrôlée et maîtrisée. Mais cette opération de chasse à l’homme a laissé les rues, les petits commerces comme des épiceries et autres lieux publics desserts dans la capitale Malabo occupés avant par les étrangers.
Oumar TOURE