Tirs de roquettes sur le centre-ville de Gao
Un soldat malien perché sur un bâtiment de Gao avec une mitrailleuse pour défendre la ville.
Une nouvelle attaque jihadiste sur la ville du nord du Mali a fait une victime et plusieurs blessés. Malgré la présence des forces armées maliennes et les casques bleus de la Mission des Nations unies (Minusma), les attaques se multiplient au Mali et particulièrement dans la région de Gao.
« La ville de Gao a été l’objet de plusieurs tirs d’obus ce dimanche 5 avril 2015, au petit matin, faisant un mort, une adolescente et trois blessés, dont deux gravement », a annoncé le gouvernement malien dans un communiqué lu par son porte-parole, Choguel Kokalla Maïga. « Au même moment, la ville de Kidal a également essuyé des tirs d’obus sans faire de victimes », a-t-il ajouté.
Les tireurs étaient, semble-t-il, postés à l’extérieur de la ville et on atteint plusieurs points de la localité. Une roquette est tombée dans le nord de Gao. Une autre est tombée en plein centre-ville non loin d’un dispensaire et la troisième roquette est tombée dans le sud de la ville dans un champ situé près d’un fleuve. Les deux dernières n’ont pas fait de victime.
«Nous avons reçu quatre blessés par les tirs de roquettes. L’une des personnes, âgée de 27 ans, vient de mourir de ses blessures», a expliqué un responsable de l’hôpital de Gao. Selon la même source, un enfant de trois ans figure parmi les blessés. «La personne décédée et les blessés sont de la même famille, et tous dormaient quand la roquette est tombée dans leur maison», a précisé la police.
Ces tirs interviennent six jours après la mort, dans une attaque jihadiste près de Gao, d’un conducteur d’un camion du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui avait quitté la ville pour Niamey au Niger. Une attaque revendiquée par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Ces attaques se multiplient dans les régions du centre et du nord du Mali. Mercredi, trois hommes armés ont été tués lors d’un accrochage avec des soldats maliens dans une localité à la lisière du nord, près de la frontière avec le Burkina Faso. Vendredi, ce sont deux civils qui sont décédés au cours de l’attaque de Boni, un village du centre du Mali menée par des hommes armés circulant à moto. Le 7 mars, la ville de Bamako avait été le théâtre d’un attentat contre un bar qui avait fait cinq morts : trois Maliens, un Français et un Belge.
« Le Gouvernement de la République du Mali rappelle une fois encore que ces actes terroristes n’ont pour seul objectif que de mettre à mal le processus de paix en cours dont l’aboutissement final permettra d’isoler et d’éradiquer tous les groupes terroristes sur notre territoire et dans l’espace sous régional », a déclaré le ministre Choguel Kokalla Maïga. Selon lui, ces actes terroristes coordonnés ne visent qu’à installer la panique et une situation d’insécurité généralisée.
Même si les groupes jihadistes ont été chassés en grande partie des régions centre et nord par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 par la France, ces réseaux restent encore actifs dans ces zones malgré le quadrillage de la zone par les forces armées maliennes et les casques bleus de la Mission des Nations unies (Minusma).
Ibrahim CISSE