Le processus de paix dans l’impasse
Bilal Ag Achérif, leader de la CMA regardant le chef de file de la médiation M. Lamamra parapher l’accord le 1er mars à Alger.
Malgré le refus des groupes rebelles de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) de parapher l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le médiateur algérien a maintenu la convocation des parties aujourd’hui 15 avril à Alger. Sa stratégie vise à faire parapher l’accord par les rebelles et rouvrir par la suite les négociations déjà closes depuis le 1er mars. Une renégociation en fait de l’accord de paix après huit longs mois de discussions pour intégrer au texte les amendements des groupes rebelles avant la signature finale.
Dans un document publié le 16 mars à Kidal, la Coordination des mouvements armés de l’Azawad a exposé ses conditions pour parapher l’accord. Elle réclame « une reconnaissance de l’Azawad comme entité géographique, politique et juridique » et la constitution d’une « assemblée interrégionale » regroupant les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Elle veut qu’un quota des ressortissants de l’Azawad soit déterminé au sein des services de l’Etat et de ses représentations diplomatiques.
La coordination veut que les forces de défense et de sécurité au nord soient constituées à » 80% de ressortissants de l’Azawad ». Et que ces derniers assurent le commandement. la CMA veut définir elle-même « la liste des combattants et déterminer leurs grades« . Elle réclame 40% du budget de l’Etat comme fonds de développement de l’Azawad qui sera étalé sur 20 ans. La CMA revendique aussi 20% des revenus de la production minière et énergétique du pays. Et faute d’avoir satisfaction avant, les rebelles ne veulent pas répondre à la convocation du médiateur algérien.
Une position qui a irrité le président Ibrahim Boubacar Keïta qui aurait envisagé de ne pas envoyer de représentants à Alger. Autant dire que la médiation algérienne a atteint ses limites et que le processus de paix est plus que jamais dans l’impasse.
Ibrahim CISSE