L’accord de paix sans les rebelles de l’Azawad
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et Bilal Ag achérif est des leaders de la CMA.
« L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » sera signé le 15 mai à Bamako malgré le refus des groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Malgré le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de parapher « l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali », le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a insisté dimanche sur sa signature le 15 mai «avec le soutien de la communauté internationale et la participation de tous les acteurs maliens», pour tourner «une nouvelle page de l’histoire de ce pays».
Au terme de discussions entamées le 15 avril à Alger la médiation internationale conduite par l’Algérie a invité samedi toutes les parties à signer l’accord lors d’une cérémonie le 15 mai à Bamako. Une information confirmée par le président malien Ibrahima Boubacar Keïta (IBK) qui a annoncé dimanche à Bahir Dar, en Ethiopie, la signature officielle de l’accord de paix avec les groupes rebelles du Nord du pays.
Cependant certains groupes armés de la CMA ont fait savoir qu’ils refuseront de signer l’accord de paix comme ils ont refusé de le parapher depuis le 1er mars. Une attitude qui ne semble plus embarrasser les autorités maliennes qui pensent que l’accord peut bien se faire sans les récalcitrants. Une situation qui mettra bien « hors-jeu » les groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad. « Le train va avancer sans eux et huit mois de négociations suffisent », aurait lancé IBK.
Après huit mois de laborieuses négociations, le processus de paix d’Alger s’est achevé le 1er mars dernier par un texte accordant une autonomie relative au Nord du pays tout en refusant tout fédéralisme. Les rebelles ont demandé, pour parapher le texte comme l’ont déjà fait le gouvernement et les groupes d’autodéfense, une réouverture des discussions sur son contenu, exigence jugée inacceptable par Bamako et les représentants de la communauté internationale.
Dans un document remis le 17 mars à la médiation internationale, la Coordination des mouvements de l’Azawad avait exposé ses conditions pour parapher l’accord. Elle réclame « une reconnaissance de l’Azawad comme entité géographique, politique et juridique » et la constitution d’une « assemblée interrégionale » regroupant les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Elle veut qu’un quota des ressortissants de l’Azawad soit déterminé au sein des services de l’Etat et de ses représentations diplomatiques.
La coordination veut que les forces de défense et de sécurité au nord soient constituées à « 80% de ressortissants de l’Azawad ». Et que ces derniers assurent le commandement. La CMA veut définir elle-même « la liste des combattants et déterminer leurs grades » . Elle réclame 40% du budget de l’Etat comme fonds de développement de l’Azawad qui sera étalé sur 20 ans. La CMA revendique aussi 20% des revenus de la production minière et énergétique du pays.
Ibrahim CISSE