Népal : le séisme fait plus de 3 200 morts
Les secours évacuent les corps et tentent de rechercher des survivants dans les décombres, après le puissant séisme.
Lundi matin en début de matinée, le bilan officiel du séisme de 7,8 sur l’échelle de Richter au Népal était de 3 218 morts et 6 500 blessés, mais de l’aveu de tous les observateurs, il est amené à s’aggraver.
Le Népal s’est réveillé sous les ruines dimanche 26 avril, tandis qu’une forte réplique du violent séisme qui l’avait frappé la veille a été ressentie dans le centre de la capitale indienne, New Delhi, où les immeubles ont tremblé, ainsi que dans l’Himalaya. Elle a été ressentie jusqu’au mont Everest, où elle a déclenché de nouvelles avalanches, selon des alpinistes sur place. Avec un bilan humain qui risque encore d’augmenter à mesure que les secours arrivent dans les zones dévastées un peu partout dans le pays, l’aide internationale demandée par le Népal commence à arriver.
Le séisme le plus meurtrier. Le pays avait été frappé la veille par un très puissant tremblement de terre de magnitude 7,8, le plus dévastateur depuis près d’un siècle pour ce petit pays situé au pied de l’Himalaya.
Selon un bilan encore provisoire obtenu dimanche en fin d’après-midi par le ministère de l’intérieur népalais, au moins 3 218 personnes ont péri à travers le pays et plus de 6 500 autres ont été blessées. A ces victimes s’ajoutent celles en Inde – le pays recense 67 mort– , et sur l’Everest (dix-sept morts). Les nombreuses répliques ralentissaient les opérations de sauvetage, faisant craindre un bilan encore plus dramatique.
Submergés par les milliers blessés, les hôpitaux de ce pays pauvre de 28 millions d’habitants ont été rapidement saturés, d’autant que les répliques sismiques ont conduit les responsables des structures de soins à ordonner des évacuations de patients, regroupés dans des tentes dressées à l’extérieur. Il s’agit du séisme le plus puissant et le plus meurtrier à avoir frappé le Népal depuis celui de 1934.
Le pays coupé des secours. De nouvelles répliques ont frappé la vallée de Katmandou, et notamment la capitale très durement touchée où au moins 700 personnes ont trouvé la mort, et dont nombre d’habitants ont été contraints de passer la nuit dehors, dans la rue ou sous des tentes de fortune, malgré le froid.
Des centaines d’immeubles ont été rasés et une partie de la ville est privée d’électricité. Les secours creusent parfois à mains nues dans les décombres, ou munis de simples pioches, faute de pouvoir manœuvrer les pelleteuses dans les rues étroites de la vieille ville. « L’électricité est coupée. Les systèmes de communication sont encombrés, les hôpitaux bourrés à craquer et manquent de place pour accueillir les cadavres », a résumé la responsable régionale d’Oxfam, Helen Szoke.
Le choc a provoqué l’effondrement de la tour historique de Dharhara, l’une des attractions touristiques majeures de la capitale. Les monuments au centre de la ville, Darbar Square, classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, ont également été réduits en poussière par la puissance du séisme.
Dans le reste du pays, comme Bhaktapur (80 000 habitants), Gorkha ou encore Lamjung, la situation est aussi dramatique. « Nous sommes totalement coupés de la plupart des régions du pays », a dit samedi Ram Narayan Pandey, de l’Autorité népalaise de gestion des catastrophes, l’agence qui coordonne les secours à partir de Katmandou. Certaines zones montagneuses et rurales restent inaccessibles.
Avalanches meurtrières sur l’Everest. Le séisme de samedi et la violente réplique de dimanche ont été ressentis jusque dans la région du mont Everest — très fréquentée par de nombreux alpinistes à cette époque de l’année — où ils ont provoqué des avalanches. Plusieurs hélicoptères ont atterri dimanche au camp de base enseveli en partie pour y secourir des victimes.
Dix-huit corps ont été retrouvés sur place — un bilan, encore provisoire, le plus élevé déjà jamais enregistré sur les pentes du sommet du monde — et 61 personnes ont été blessées, selon Ang Tshering Sherpa, président de l’Association népalaise d’alpinisme. Il s’agit de la pire hécatombe sur les pentes du sommet du monde.
Une centaine d’alpinistes et de guides sont par ailleurs pris au piège dans les camps 1 et 2, situés au-dessus du camp de base, la cascade de glace du Khumbu étant impraticable, a précisé Ang Tshering Sherpa.
Défis logistiques. Plusieurs pays, notamment les voisins, comme l’Inde et le Pakistan, ont rapidement annoncé l’envoi d’aide humanitaire ou de matériel pour venir en aide aux sinistrés. De nombreux autres pays ont promis des avions, des équipes de secours et des objets de première nécessité. Certaines ONG françaises, comme Médecins du Monde, Handicap International et Action contre la Faim ont déjà des équipes à pied d’oeuvre.
L’aide internationale commençait à arriver sur place, dimanche, mais faisait face aux difficultés d’accès aux zones sinistrées. Les agences humanitaires sur place avaient toujours le plus grand mal à évaluer l’ampleur des destructions et des besoins.
« Il est clair qu’il y a des besoins urgents en abris provisoires, nourriture, eau potable, vêtements chauds, couvertures et kits d’hygiène », a expliqué l’association Christian Aid. « Nous anticipons des pertes en vies humaines et des destructions considérables », a déjà averti Jagan Chapagain, de la Croix-Rouge.