Le groupe d’autodéfense GATIA chasse les rebelles du MNLA de la ville de Ménaka
Les affrontements se sont poursuivis jusque dans la ville de Ménaka qui a été abandonnée par les éléments du MNLA.
Le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA, loyaliste) a pris lundi le contrôle de la ville de Ménaka (nord du Mali) des mains des militants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, groupe touareg rebelle). Joint au téléphone, Habala Ag Hamzata, secrétaire général adjoint du GATIA, a confirmé « le contrôle de la ville de Ménaka » après des affrontements.Il a précisé que la prise de cette ville a été opérée par les groupes armés de la plate-forme composée du Gatia, du MAA et de la CMFPR (loyalistes).
Expliquant les circonstances de la prise de Ménaka, Ag Hamzata a indiqué que les membres de son mouvement, en tournée de sensibilisation sur l’accord de paix d’Alger, ont été attaqués dans une localité située à 40 Km au sud-ouest de Ménaka par des gens du MNLA. « Les affrontements se sont poursuivis jusque dans la ville de Ménaka. Finalement, nous avons pris le contrôle de la ville de Ménaka », a-t-il ajouté.
La Coordination des Mouvement de l’Azawad (CMA) a en revanche fait état dans un communiqué d’une attaque lancée dans la matinée « par des éléments de l’armée malienne et de ses milices ». « La gravité de l’agression est d’autant plus inacceptable qu’elle intervient au lendemain d’un engagement définitif de la CMA à parapher l’accord dans les plus brefs délais, transmis au chef de la Minusma et représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU », explique le texte.
←Le GATIA
Le Gouvernement de la République du Mali a dans un communiqué condamné « cette reprise des hostilités et ce regain de violence au moment même où, avec la Communauté internationale et les parties prenantes, tous les efforts sont en train d’être déployés pour arriver à un accord de paix, gage d’une retour de la stabilité et de la reprise des actions de développement ».
Même constat pour le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Mongi Hamdi qui a tenu à mettre en garde les parties prenantes sur les conséquences graves que leurs actions pourraient entraîner sur le processus de paix au Mali. « J’exhorte les parties à cesser immédiatement les hostilités et à retourner sur leurs positions. Cette résurgence de tensions met en péril les efforts de tous pour restaurer une paix durable au Mali, » a-t-il déclaré. Il a expliqué s’être rendu à Nouakchott le 26 avril pour rencontrer les représentants de la CMA qui ont réaffirmé leur pleine adhésion au processus de paix en cours, et ont confirmé leur intention de parapher l’Accord.
« Des mois de négociations intenses impliquant toutes les parties en vue de mettre un terme à la crise malienne pourraient être menacés. Ces actions constituent de graves violations des accords de cessez-le-feu, rappelées dans la déclaration du 19 février 2015, » a-t-il poursuivi.
M. Hamdi a également rappelé la déclaration du 6 février 2015 du Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies évoquant des mesures appropriées, y compris l’imposition de sanctions ciblées à l’encontre de ceux qui reprennent les hostilités et violent le cessez-le-feu.
« Je lance donc un appel au calme et à la raison pour le bénéfice de tous les Maliens. La crise qui a secoué le Mali se résoudra uniquement par la voie du dialogue. Je reste convaincu que toutes les parties feront montre de sagesse et de raison pour signer un Accord de paix historique, » a conclu le chef de la Minusma.
O. TOURE