Méditerranée : les chiffres pour comprendre la tragédie
1 776, C’est le nombre de migrants portés disparus en mer Méditerranée depuis le 1er janvier 2015.
Jusqu’au printemps 2015, le drame de Lampedusa d’octobre 2013 – au cours duquel 366 migrants avaient trouvé la mort –, demeurait la plus grande tragédie migratoire de la Méditerranée de ce début du XXIe siècle.
La disparition d’au moins 700 personnes lors du naufrage d’un chalutier, ce week-end, à laquelle s’ajoute celle d’au moins 400 migrants lors d’un autre naufrage le 12 avril, fait craindre une tragédie bien pire encore : « une hécatombe jamais vue en Méditerranée », selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
22 000 C’est le nombre de migrants qui seraient morts en tentant de gagner l’Europe depuis 2000, principalement en traversant la Méditerranée, selon les estimations d’un rapport de Organisation internationale pour les migrations sur les mouvements de migration dans le monde, soit une moyenne de 1 500 morts par an. En 2014, plus de 75 % des migrants qui sont morts dans le monde ont péri en Méditerranée.
1 776 C’est le nombre de migrants portés disparus en mer Méditerranée depuis le 1er janvier 2015, sur les 36 390 arrivés par bateau dans le sud de l’Europe, selon les estimations du HCR.
C’est donc aussi le nombre de morts qui pourrait avoir été atteint en l’espace de seulement quatre mois. Depuis le 1er janvier 2015, 400 morts par mois et, en moyenne, un mort toutes les deux heures si ce bilan se confirme.
Au tiers de l’année 2015, c’est donc la moitié du nombre de morts recensés sur l’ensemble de l’année 2014 qui pourrait avoir été atteinte.
36 390 C’est le nombre de migrants arrivés sur les côtes européennes depuis le 1er janvier 2015. En 2014, année record, 219 000 personnes ont traversé la Méditerranée. Dix fois plus qu’en 2012.
8 865 C’est le nombre de migrants syriens arrivés sur les côtes d’Italie depuis janvier. Ce qui en fait la première nationalité. Suivent l’Erythrée, la Somalie et l’Afghanistan (3 363 et 2 908).
150 000 C’est, au moins, le nombre de personnes qu’a permis de secourir l’opération « Mare Nostrum » entre octobre 2013 et octobre 2014, selon la marine italienne, soit plus de 400 personnes par jour en moyenne. L’opération militaro-humanitaire lancée par l’Italie pour surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre la Méditerranée a aussi permis d’arrêter 351 passeurs.
3 millions C’est le budget mensuel, en euros, de l’opération « Triton », lancée le 1er novembre 2014 après la fin de « Mare Nostrum ». La durée de l’opération, qui n’a pas été définie, dépend essentiellement du budget alloué à l’Agence de contrôle des frontières extérieures de l’Europe (Frontex) en 2015 : à hauteur de 114 millions d’euros (soit environ 9,5 millions d’euros par mois, l’équivalent du budget mensuel alloué à la seule opération « Mare Nostrum », de 9 millions d’euros par mois), il demeure modeste.
2 510 000 C’est la superficie en kilomètres carrés de la mer Méditerranée. « Nous ne pouvons pas oublier que la Méditerranée est immense […], on ne peut pas contrôler et surveiller absolument toutes les zones où l’on peut éventuellement avoir des migrants et tenter d’éviter des tragédies », a déclaré lundi 20 avril le directeur adjoint de Frontex, Gil Arias.
Au rang des solutions pour éviter les naufrages de migrants, ce dernier a dit envisager l’ouverture de « nouvelles voies d’immigration légale » pour les personnes fuyant les conflits.
Avec AFP