Les rebelles ont paraphé l’accord de paix
Bilal Ag Chérif a affirmé que de nouvelles négociations seraient nécessaires avant une signature définitive.
C’est seulement à 24 heures de la signature officielle de l’ «Accord pour la paix et la réconciliation au Mali », que les rebelles de Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont accepté de le parapher. Seront-ils au rendez-vous de Bamako ?
Le leader de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Bilal Ag Chérif, a paraphé jeudi 14 mai à Alger l’ «Accord pour la paix et la réconciliation au Mali » en présence de la médiation internationale. Mais il a réaffirmé que l’accord ne serait pas signé par la CMA à Bamako vendredi. Les rebelles ont affirmé que de nouvelles négociations seraient nécessaires avant une signature définitive.
Le chef de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mongi Hamdi, s’est dit être encouragé par le paraphe aujourd’hui à Alger de l’Accord de Paix la Coordination des Mouvements de l’Azawad.
«Ce paraphe me conforte dans mon optimisme au sujet du processus de paix qui entrera dans une phase déterminante avec la signature demain de l’Accord de Paix. J’appelle toutes les parties prenantes dans ce processus à persévérer dans leurs efforts pour démontrer à toute la population malienne et à la communauté internationale leur volonté de s’inscrire dans la logique de la paix, » a-t-il déclaré.
« Nous continuerons à travailler sans relâche pour parachever la signature de l’Accord et il en va de la responsabilité de tous les acteurs en présence sur le terrain d’être à la hauteur de leurs engagements », a ajouté le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.
L’accord avait été paraphé à Alger le 1er mars par le gouvernement malien et les groupes d’auto-défense mais pas par la rébellion qui, après avoir consulté sa base, avait indiqué ne pas pouvoir le signer en l’état. La signature officielle de l’accord est prévue pour demain vendredi à Bamako en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Les rebelles seront-ils au rendez-vous ?
Ibrahim CISSE
COORDINATION DES MOUVEMENTS DE L’AZAWAD (C.M.A.) DECLARATION JOINTE AU PARAPHE DU DOCUMENT DU 1ER MARS 2015 ISSU DU PROCESSUS D’ALGER Le Conflit opposant les populations de l’AZAWAD au Gouvernement Malien depuis plus de cinquante (50) ans a attiré l’attention de la Communauté Internationale qui s’y est largement impliquée pour la première fois depuis 2013. Depuis lors plusieurs démarches ont été effectuées, avec des résultats bien souvent différents. Mais toutes ont abouti à plusieurs constats dont voici les principaux : 1- Le conflit a révélé sa complexité ; 2- Sa nature essentiellement politique ; 3- Des enjeux non dits ont sans doute déterminé les tenants et les aboutissants du processus enclenché par la médiation internationale 4- La légitimation des milices communautaires, a été un obstacle majeur dans le processus. 5- La CMA, seul belligérant contre l‘Etat malien, n’a jamais lésiné sur sa bonne volonté et sa bonne foi pour arriver à une solution négociée juste et durable du conflit ; 6- L’engagement de la Médiation conduite par l’Algérie a contribué faire avancer le processus ; 7- Le document proposé au paraphe le 1er mars 2015 à Alger est largement en deçà des revendications des populations de l’AZAWAD et ne répond pas aux contraintes et aux réalités de la crise vécue par l’Azawad ; 8- A l’intérieur comme à l’extérieur, les populations de l’AZAWAD ont massivement exprimé des réserves de fond, voire leur rejet, du projet d’accord ; 9- En dépit de toutes ces contraintes, la CMA consent, dans un esprit d’équité et de bonne foi, de parapher le document compte tenu de certains de ses aspects qui lui paraissent pertinents pour la poursuite du travail avec la médiation internationale et le gouvernement du Mali afin de mener progressivement vers un règlement consensuel du conflit tenant compte des aspirations et des revendications du peuple de l’Azawad ; 10- Aucun mécanisme de garantie à l’égard des violations du cessez-le-feu n’a été véritablement mis en place tout au long du processus, ce qui renvoie vers la position légitime de la CMA demandant que des assurances lui soient données pour éviter toute nouvelle escalade comme cela été souvent le cas quand les forces maliennes et les milices pro-gouvernementales de Bamako attaquent ses combattants. Considérant :
– – que la CMA est partie prenante dans un règlement négocié du conflit l’opposant au gouvernement malien, – – qu’elle reste attachée au processus en cours en vue de parvenir à ce règlement, – – que le document paraphé le 1er mars 2015 à Alger par la partie malienne est largement en deçà des revendications des populations de l’AZAWAD ; – – que toutes ces revendications visent à instaurer un climat général apaisé face à un contexte de plus en plus contraignant,
Etant entendu que : – – le paraphe de ce document et la signature de l’Accord définitif sont et demeurent des actes juridiquement distincts, – – que le document du 1er mars 2015 ne saurait être pris pour « l’Accord définitif », et que sa mise en œuvre ne saurait commencer avant un accord consensuel entre parties, Rappelant que les points essentiels soumis à la bienveillante attention de la Médiation, le 17 mars 2015, à Kidal, seront examinés entre les parties en conflit et la Médiation avant toute signature du document final, Et répondant aux sollicitations des plusieurs états membres de la communauté internationale, pays voisins et amis, la Coordination souscrit, dans une première démarche, au paraphe du Document d’Alger avant la signature définitive, le tout dans un esprit de démontrer toute sa bonne volonté à aller vers la paix. La CMA pense que, la signature de l’accord final par la Médiation ne devrait intervenir qu’après la signature définitive et consensuelle des parties dans le but de la renforcer. La Coordination des Mouvements de l’AZAWAD, à la fois fidèle aux idéaux de l’AZAWAD et à sa volonté de faire progresser le processus vers une paix pour tous, Appose ce jour son paraphe sur le document du 1er mars 2015 intitulé «ACCORD POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION AU MALI ISSU DU PROCESSUS D’ALGER » .
Alger, le 14 mai 2015 Pour la Coordination des Mouvements de l’AZAWAD Bilal AG ACHERIF
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