La France opposé aux quotas migratoires dans l’Union européenne
M. Valls: « la France a déjà fait beaucoup : ainsi 5 000 réfugiés syriens et 4 500 irakiens ont déjà été accueillis depuis 2012 »
Après Bernard Cazeneuve, vendredi, Manuel Valls est à son tour monté au créneau, samedi 16 mai, contre la proposition de la Commission européenne d’instaurer des quotas migratoires à l’échelle communautaire. « Ceci n’a jamais correspondu aux propositions françaises », a insisté le premier ministre à la gare de Menton (Alpes-Maritimes), à l’occasion d’une visite près de la frontière franco-italienne, où plusieurs centaines de migrants ont été arrêtés ces derniers jours.
Pour assurer une distribution équitable des réfugiés en Europe, le plan d’action de la Commission, présenté mercredi, prévoit d’instaurer des quotas d’accueil obligatoires par pays en cas d’afflux massif de migrants, comme c’est le cas actuellement. Selon les critères fixés (qui prennent en compte le produit intérieur brut, la population, mais aussi du niveau de chômage des pays), la France en accueillerait par exemple 14,17 %, et l’Allemagne 18,42 %. Selon l’agence Reuters, Matignon assurait, samedi soir, qu’il n’y avait pas de contradiction entre les propositions de Bruxelles et les propos du premier ministre, mais que la France serait « vigilante » quand aux critères qui seront appliqués pour la répartition.
« Tenir compte des efforts déjà consentis » L’opposition du gouvernement français tient, selon M. Valls, à ce que « la France a déjà fait beaucoup : ainsi 5 000 réfugiés syriens et 4 500 irakiens ont déjà été accueillis en France depuis 2012 ». Selon lui, une répartition « équitable » entre les pays implique de « tenir compte des efforts déjà consentis par chacun ». « Aujourd’hui, la France, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède accueillent 75 % des réfugiés, des demandeurs d’asile en Europe. »
« En revanche, l’Europe doit avoir une politique de l’asile et la France a entrepris de réformer la sienne pour la rendre plus efficace », a rappelé le premier ministre. Il a également appelé à une meilleure politique aux frontières : « il faut (…) créer un système européen de garde-frontières », a-t-il ainsi déclaré. « Il faut ensuite lutter sans relâche contre les filières criminelles de passeurs », a-t-il encore ajouté, assurant que « depuis le début de l’année, 54 passeurs ont été interpellés et trois filières démantelées ».
Sarkozy aussi opposé à la mesure Lors d’une réunion publique à Saint-George-d’Orcques (Hérault), Nicolas Sarkozy a lui aussi violemment critiqué l’idée de la Commission européenne : « Voilà que le président Juncker nous propose qu’un commissaire européen vienne fixer des quotas qui nous seraient imposés. Autant faire une immense affiche en écrivant ‘Venez plus nombreux encore’. »
« On va faire des quotas pour accueillir des gens pour lesquels nous n’avons pas d’argent, pas de travail, pas de logement », a ajouté le président de l’UMP qui, à deux semaines du congrès du parti, multiplie les meetings où il prône l’instauration d’un nouvel accord de Schengen.
AFP