Mort d’un casque bleu visé par des tirs à Bamako
Un casque bleu surveille une résidence de l’ONU ayant essuyé une attaque, le 20 mai 2015, à Bamako (Mali).
Deux militaires de la force de l’ONU au Mali ont été la cible de tirs. L’un est mort, l’autre est grièvement blessé.
Un casque bleu de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a été tué et un autre grièvement blessé par des tirs d’assaillants non identifiés dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 mai, à Bamako. « Des hommes armés que nous n’avons pas encore identifiés ont tiré sur deux casques bleus qui étaient à bord d’un véhicule de l’ONU. L’un des deux a été tué, l’autre grièvement blessé », a déclaré à l’AFP une source de sécurité malienne. Ce bilan a été confirmé par une source de sécurité de la Minusma, précisant que tous deux appartenaient au contingent bangladais. « Ce forfait doit être qualifié d’“acte terroriste”. Les auteurs sont les ennemis de la paix », a ajouté la même source, sans autre précision.
Les deux casques bleus venaient de l’aéroport de Bamako en direction du sud de la ville quand ils ont essuyé les tirs d’assaillants à bord d’un véhicule.
Attaque la semaine dernière. La situation reste très chaotique à Bamako, la capitale du Mali, en guerre depuis 2012.
Régulièrement frappée par des attaques dans le nord du Mali depuis son déploiement en juillet 2013, la Minusma a essuyé la semaine dernière la première attaque la visant directement à Bamako. Un homme armé avait tenté d’incendier un véhicule garé devant une résidence de personnels de la Minusma, blessant un gardien et causant des dégâts matériels. L’attaque avait apparemment pour objectif de faire sortir les casques bleus pour les attaquer à l’arme automatique et à la grenade, selon un enquêteur malien. La Minusma avait alors rappelé la responsabilité des autorités maliennes «d’assurer la sécurité de son personnel, notamment à Bamako».
Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien, a demandé le 15 mai, lors de la signature d’un accord de paix à Bamako, au chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu, Hervé Ladsous, de faire «preuve de justice et d’équité» envers le Mali. Le lendemain, Hervé Ladsous s’était insurgé contre un manque de reconnaissance pour les «sacrifices» de la Minusma, qui compte 35 tués en moins de 2 ans, soit la mission la plus «coûteuse en vies humaines» depuis la Somalie dans les années 1990.
Depuis trois ans, le Mali fait face à un conflit. Le nord du pays est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes avant qu’ils ne l’évincent. Bien que les jihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés de cette région par l’opération Serval, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et relayée depuis août 2014 par l’opération Barkhane (dont le rayon d’action couvre l’ensemble du Sahel) des zones entières échappent encore au contrôle des autorités.
Avec AFP