La police américaine tue deux personnes par jour
Au moins 385 personnes ont été tuées par la police aux Etats-Unis depuis janvier, soit plus de deux personnes par jour.
La police américaine a tué en moyenne plus de deux personnes par jour cette année, a révélé dimanche le Washington Post qui a utilisé ses propres chiffres faute de statistiques complètes au niveau fédéral.
Selon le quotidien, qui a enquêté sur ces homicides à travers tout le pays, au moins 385 personnes ont été tuées par la police aux Etats-Unis depuis janvier, soit un peu plus de deux personnes par jour.
Ce chiffre est beaucoup plus élevé que les données fédérales officielles, les quelque 17.000 agences de police d’Etat et locale n’étant pas tenues de publier des statistiques sur ce type de mort.
«Ces homicides sont bien insuffisamment signalés», a affirmé au journal Jim Bueermann, ancien chef de police à la tête aujourd’hui d’une ONG qui cherche à améliorer l’application des lois. «Nous ne réduirons pas le nombre d’homicides par la police si nous ne commençons pas par collecter correctement cette information».
Le Washington Post a publié ce décompte alors que le pays est secoué par un débat très vif sur le niveau des violences policières, notamment à l’encontre des communautés noire et latino.
Des émeutes urbaines avaient éclaté après la mort en août 2014 de Michael Brown, un Noir de 18 ans, sous les balles de la police, à Ferguson, dans le Missouri. Le mois dernier, Baltimore (Maryland) a aussi été secouée par des émeutes après la mort de Freddie Gray, un Noir de 25 ans, entre les mains de la police.
Le journal indique que les Noirs ont été trois fois plus nombreux à être victimes d’homicides commis par la police depuis le début de cette année.
Selon l’enquête du Post, la plupart des personnes tuées par les forces de l’ordre étaient armées, principalement de pistolets, mais aussi de couteaux ou autres objets létaux. Seulement 16% n’étaient pas armées ou portaient un jouet.
Le journal a également découvert que ces meurtres étaient souvent le fruit d’altercations mineures entre la police et des membres de communautés qui dégénéraient.
Dans un des cas, en Floride, la police a abattu un schizophrène qui agitait un manche à balai. Sa mère avait appelé les forces de l’ordre car elle ne pouvait le convaincre de rentrer afin de ne pas attraper froid.
AFP