La colère du négociateur des otages français d’Arlit
Les otages libérés a leur-arrivée en France à l’aéroport de Villacoublay le 30 octobre-2013.
L’ancien agent de la DGSE a mené les négociations pour faire libérer cinq otages d’Arlit détenus par Aqmi dans le nord du Mali. Mandaté par les employeurs des otages, il n’a jamais été payé pour ces négociations. Il a décidé d’attaquer Vinci et Areva en justice.
Il est davantage rompu aux tractations de l’ombre et aux coulisses qu’à la lumière des projecteurs médiatiques. Jean-Marc Gadoullet est l’homme qui a permis la libération des otages français d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) en 2011 et 2013. Ancien militaire reconverti dans la sécurité privée, il avait été missionné par les employeurs des otages, Areva et Vinci. En négociant directement avec les terroristes au Sahel, l’ancien colonel a pris des risques. Il devait être payé par les deux entreprises françaises. Mais il attend toujours son dû.
Jean-Marc Gadoullet estime tout simplement avoir été floué. En septembre 2010, quand les sept otages d’Areva et de Vinci sont enlevés au Mali, l’ancien colonel du service action de la DGSE est mandaté pour négocier en personne avec le chef des preneurs d’otages, Abou Zeid, chef d’une brigade d’Aqmi. En février 2011, il libère lui-même trois premiers otages. Deux ans plus tard, les quatre derniers sont libérés. Fort de réseaux conséquents dans la région, l’homme de terrain a réussi sa mission.
« Les otages sont sortis en octobre 2013. Depuis, mes amis touaregs et moi-même attendons le règlement des engagements qui ont été pris par les deux sociétés. Pour le moment, ça n’a toujours pas été fait. Je trouve anormal de devoir entamer une procédure, alors que moi, je suis allé voir Abou Zeid sans aucun papier. Ils ont pris des engagements pour que je négocie. Je négocie. On a réalisé la négociation qui est arrivée à son terme. Les éléments de négociation sont ceux que l’on a fourni. Nous devons être honorés pour ce que nous avons fait, ni plus ni moins », explique-t-il à RTL.
De l’autre côté des Alpes, en Suisse, où il réside désormais, Jean-Marc Gadoullet va lancer une procédure d’arbitrage contre Vinci et Areva. Selon l’ex-colonel, cette dette ferait planer un risque sur les employés français restés sur place. À l’Élysée comme chez Areva, on se refuse à tout commentaire.
Source : RTL