Le casse-tête sécuritaire de Ménaka
Une manifestation à Bamako, le 2 mai 2015, pour le maintient de la Plateforme à de Ménaka, .
Le vendredi 5 juin, le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ont signé à Alger, les conclusions des consultations sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, issu du processus d’Alger et l’arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités notamment à Ménaka.
Ce dernier document prévoit « le retrait de la localité de Ménaka, des éléments armés de la Plateforme et leur retour à leur position initiale, le repli des éléments armés de la CMA au-delà d’un rayon de 20 km autour de la localité de Ménaka, le positionnement des Forces armées maliennes à Ménaka, dans le respect des engagements antérieurs…».
La protection de la population civile à Ménaka est confié à la mission de l’ONU au Mali (Minusma) qui doit déployer une composante militaire, policière et civile.
Les groupes armés Plateforme dont le GATIA (Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés) qui ont chassé les éléments de la CMA de la ville le 4 avril dernier et qui assurent la sécurité de la population n’ont pas signé l’arrangement sécuritaire qui leur donne pourtant 72 heures pour évacuer les lieux.
Comme pour refuser l’arrangement sécuritaire, les populations de Ménaka sont sorties massivement ce dimanche 7 juin, à l’appel de la Coalition pour la paix, pour exiger le maintien de l’armée malienne et du GATIA aux côtés de la Minusma.
Les habitants qui n’ont pas trop confiance à la Minusma craignent pour leur sécurité si l’armée malienne et le GATIA se retirent de Ménaka. « Nous craignons des infiltrations des éléments de la CMA pour commettre des assassinats puisqu’elle est autorisée à rester dans un rayon de 20km au-delà de Ménaka, selon l’arrangement sécuritaire » a déclaré un manifestant à un journaliste de Sahelien.com, présent sur place. « Etant donné que les séparatistes savent que nous ne voulons pas d’eux et que nous l’avons publiquement manifesté après la libération de la ville le 27 avril, si le document signé est appliqué, ils vont certainement chercher à régler des comptes et c’est ce que nous craignons », confie un autre protestataire selon le site d’information.
Ahmadou DIALLO
ARRANGEMENT SÉCURITAIRE POUR UNE CESSATION DES HOSTILITÉS ALGER, LE 05 JUIN 2015
Tenant compte de : – La précarité de la situation prévalant à Ménaka et dans d’autres localités et des risques d’affrontement violents qui peuvent s’en suivre ; – L’obligation du respect des engagements antérieurs en matière de cessation des hostilités pour favoriser le parachèvement du processus de paix et de réconciliation au Mali en vertu de l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et ses modalités de mise en œuvre, la Déclaration de cessation des hostilités du 24 juillet 2014 et la Déclaration des parties au Processus d’Alger du 19 février 2015; – L’obligation du respect strict des dispositions de la résolution 2164 relatives au mandat de la MINUSMA et de ses règles d’engagement; – La nécessité impérieuse de protéger la population civile. Les parties s’engagent à observer et à mettre en œuvre les modalités suivantes: – Le respect par toutes les parties de leurs engagements antérieurs en faveur de la cessation de toute hostilité, pris en vertu de l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et ses modalités de mise en œuvre, la Déclaration de cessation des hostilités du 24 juillet 2014 et la Déclaration des parties au Processus d’Alger du 19 février 2015; – Le retrait, de la localité de Mena., des éléments armés de la Plateforme et leur retour à leurs positions initiales; – Le repli des éléments armés de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) au-delà d’un rayon de 20 km autour de la localité de Ménaka; – Le positionnement des Forces Armées Maliennes (FAMas) à Ménaka dans le respect des engagements antérieurs sus-mentionnés; – En concertation avec les autorités compétentes, la protection de la population civile à Ménaka et sur toute l’étendue du territoire malien par la MINUSMA conformément aux dispositions de la résolution 2164 et à ses règles d’engagement, par le déploiement d’une composante militaire, policière et civile; – L’envoi des équipes mixtes d’observation et de vérification (EMOV) en vue de contrôler l’effectivité du cessez-le-feu et d’enquêter sur d’éventuelles violations dans toutes les localités concernées y compris à Ménaka. Cet arrangement prend effet, sous la supervision de la MINUSMA avec la collaboration des autorités locales, dés sa signature et reste en vigueur jusqu’à la mise en place des mécanismes Pertinent prévus par l’Accord et selon son calendrier de mise en œuvre . La mise en œuvre des modalités techniques et opérationnelles relatives a la situation à Ménaka, doit être achevée dans un délai ne dépassant pas les 72 heures suivant la signature du présent arrangement. Pour le Gouvernement de la République du Mali S.E.M. Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale
Pour la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) M.Sidi Brahim Ould Sidatt
Pour la Médiation Pour la République Algérienne Démocratique et populaire, chef de file de la Médiation S.E.M. Ramtane LAMAMRA,Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale Pour l’Organisation des Nations Unies/ Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali S.E.M. Mongi HAMDI,Représentant spécial du Secrétaire des Nations Unies Chef de la MINUSMA Pour l’Union Africaine Dr Issaka Souaré Pour l’Organisation de la Coopération Islamique M. Djibril Bassolé, Envoyé Special de l’OCI pour le Mali et le Sahel Pour l’Union Européenne M. Fréderic MATHIEU, Pour le Burkina Faso M. Dominique DJINDERE, Ambassadeur du Burkina Faso en Algérie Pour la République Islamique de Mauritanie M. Ould Nogueya BOULlAH, Ambassadeur de la République Islamique de Mauritanie Algérie Pour la République du Niger M. El Hadj Mahamidou Yahaya, Ambassadeur de la République du Niger en Algérie Pour la République Fédérale de Nigeria M. Iliya Duniya Nuhu, Ambassadeur de la République Fédérale de Nigeria au Mali Pour la République du Tchad S.E.M. Saleh Hamid HEGUERA, Ambassadeur de la République du Tchad en Algérie
Etaient présents La République française M. Jean Christophe BELLIARD, Directeur d’Afrique et de l’Océan Indien Les Etats-Unis d’Amérique Mme. Joan A. POLASCHIK, Ambassadeur des Etats-Unis en Algérie
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