L’ONU appelle à financer rapidement la mise en œuvre de l’accord de paix
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali, Mongi Hamdi.
A l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Mali, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le pays, Mongi Hamdi, s’est félicité mardi des avancées politiques récentes, tout en mettant en garde les 15 membres contre la fragilité de la situation sécuritaire du pays.
« Samedi dernier, le 20 juin, nous avons assisté au parachèvement du processus de signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. C’était un grand jour pour la paix », a déclaré M. Hamdi. « Aujourd’hui nous avons un Accord global et inclusif, c’est-à-dire signé par toutes les parties au conflit : le Gouvernement, la Coordination des Mouvements de l’Azawad et la Plateforme », a précisé le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Cet Accord, signé à Bamako le 15 mai dernier par le gouvernement du Mali et les groupes armés de la Plateforme, initialement sans le concours de la Coordination, a été négocié en moins d’une année avec l’aide de la Médiation internationale et sous l’égide de l’Algérie, a rappelé le Représentant spécial.
M.Hamdi a qualifié l’Accord de compromis politique, institutionnel, sécuritaire, humanitaire et de développement qui permettra aux Maliennes et Maliens de refonder leur nation sur des bases solides. « Certes cet Accord n’est pas la paix car celle-ci ne se décrète pas, mais il établit les conditions pour la construire et trace le chemin le plus sûr pour y parvenir », a insisté le Représentant spécial.
Concrètement, les populations du Mali et particulièrement celles des régions du nord ne demandent qu’une chose : la sécurité et le retour des services sociaux de base, particulièrement la santé et l’éducation, a poursuivi M. Hamdi. Aussi a-t-il appelé la communauté internationale à commencer à financer le plus rapidement possible la mise en œuvre du plan de l’Accord de paix. « Certes, les défis à venir restent nombreux car reconstruire est plus difficile que détruire », a reconnu le Représentant spécial, ajoutant que les semaines à venir seraient critiques.
M.Hamdi a notamment mentionné les violations récentes des accords de cessez-le-feu et la vague de violence dans le nord du pays, qui a entraîné des déplacements de populations. Sur ce point, le Représentant spécial a cependant salué la décision annoncée le 18 juin dernier par les groupes armés de la Plateforme de se retirer de la localité de Ménaka, dans la région de Gao, conformément à l’Arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités signé le 5 juin 2015 à Alger.
Malgré cette issue positive, la situation humanitaire des personnes déplacées et les combats dans le nord du pays présentent des défis majeurs pour la Minusma. « Nous sommes susceptibles de continuer à faire face à des défis sécuritaires et opérationnels significatif dans un avenir proche, en dépit de l’Accord de paix », a-t-il prévenu.
« Il est donc essentiel que les pays contributeurs de contingents ou de personnel de police disposent des capacités et des moyens nécessaires pour opérer en toute sécurité et efficacement dans un tel environnement », a déclaré le Représentant spécial aux membres du Conseil.