Acte de naissance d’Ali Bongo: une plainte pour « faux » déposée en France
Le président gabonais Ali Bongo au départ de la course cycliste Tropicale Amissa Bongo au Gabon, le 24 janvier 2016.
Une héritière de l’ex-président gabonais Omar Bongo Ondimba, demi-soeur de son fils et successeur Ali Bongo Ondimba, a porté plainte en France pour « faux », après avoir obtenu en novembre la communication de l’acte de naissance de ce dernier, selon des sources concordantes.
« Une plainte contre X pour +faux et usage de faux+ a été déposée au parquet de Nantes (ouest) la semaine dernière », a déclaré à l’AFP Éric Moutet, l’avocat de Onaida Maisha Bongo Ondimba, 25 ans, fille d’Omar Bongo et l’une de ses 54 héritiers déclarés.
Le parquet a confirmé la réception de cette plainte.
A la suite d’un feu vert judiciaire le 12 novembre, la jeune femme a pu consulter l’extrait de l’acte de naissance complet d’Ali Bongo, qui figure dans les archives du service central d’état civil du ministère français des Affaires étrangères, basé à Nantes, a expliqué Me Moutet.
Ce document est au cœur d’une vive controverse au Gabon à l’approche de la présidentielle prévue cette année: les détracteurs d’Ali Bongo l’accusent d’avoir menti sur ses origines, ce qui pourrait l’empêcher de briguer un nouveau mandat.
La polémique avait été lancée à l’automne 2014 après la publication d’un livre du journaliste français Pierre Péan, « Nouvelles affaires africaines », qui affirme qu’Ali Bongo a falsifié son acte de naissance. Selon cette thèse, vigoureusement démentie par la présidence gabonaise qui a porté plainte, il serait en fait un enfant nigérian adopté pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 1960.
Le document archivé à Nantes confirme la version officielle, à savoir qu’Ali Bongo est né le 9 février 1959 à Brazzaville, capitale de l’ancienne Afrique équatoriale française (AEF), qui comprenait tout ou partie du Gabon, du Congo, du Tchad et de la République centrafricaine.
« On s’attendait à avoir un document officiel. En réalité, c’est une photographie de registre, sans estampille officielle et qui n’est pas signé par l’officier de l’état-civil », a détaillé l’avocat.
« L’élément troublant supplémentaire, c’est la signature d’Omar Bongo, (…) qui est radicalement différente sur cet acte » et sur un autre, a poursuivi Me Moutet.
Trois actes de naissance d’Ali Bongo ont été divulgués, et « il y a au moins un document qui est faux, si ce n’est les trois », a-t-il avancé. « Il y a beaucoup trop de différences entre les trois, trop d’éléments troublants dans ce dossier pour ne pas demander une enquête approfondie », a lancé Me Moutet.
L’avocate d’Ali Bongo, Me Claude Dumont-Beghi, a pour sa part dénoncé cette remise en question et annoncé son intention de « déposer une plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse ».
AFP
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