Affrontement entre groupes armés près de Kidal
Une première violation du cessez- le –feu qui peut mettre en péril la mise en œuvre de l’Accord de Paix.
Les rebelles maliens et une milice pro-gouvernementale s’accusent mutuellement ce dimanche 16 août 2015 d’avoir violé l’accord de paix signé en juin.
Les rebelles maliens de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et une milice pro-gouvernementale s’accusent mutuellement ce dimanche 16 août 2015 d’avoir violé l’accord de paix signé en juin.
Des groupes armés se sont brièvement affrontés samedi dans le nord du Mali. La fusillade s’est produite au sud de Kidal, fief des rebelles touaregs de la CMA. Dans un communiqué, la Coordination des mouvements de l’Azawad explique qu’une délégation de plusieurs de ses membres a été attaquée alors qu’elle se rendait samedi après-midi à un rendez-vous avec des interlocuteurs de la Plateforme, une alliance de groupes pro-gouvernementaux. « Leur escorte s’est défendue et des échanges de coups de feu intenses ont duré jusqu’à la tombée de la nuit », poursuit la CMA qui réclame au Conseil de sécurité des Nations unies de prendre note de cet incident.
Le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, principale composante de la Plateforme) a démenti ces accusations. Selon son secrétaire général, Fahad ag Almahmoud, contacté par Reuters, les positions du Gatia ont été survolées par des avions de l’opération française Barkhane puis attaquées par la CMA. Il a ajouté que son groupe n’avait pas subi de pertes.
A Bamako, le gouvernement malien a condamné cette violation du cessez-le-feu mais n’a pas établi de responsabilités. L’accord d’Alger signé en mai par le gouvernement et les milices pro-gouvernementales et, le mois suivant, par la Coordination des mouvements de l’Azawad tente d’apporter une réponse aux causes des multiples insurrections touaregs du nord depuis l’indépendance, en 1960.
Le dernier soulèvement, en 2012, a pris un tour différent, des islamistes armés s’étant alliés aux séparatistes touaregs pour contrôler progressivement tout le nord du pays puis menacer Bamako. La situation a conduit la France à envoyer début 2013 des soldats dans le cadre de l’opération Serval, préfiguration de l’actuelle mission Barkhane.
Reuters
COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT MALIEN
Le Gouvernement de la République du Mali a appris, avec une vive préoccupation, que des échanges de tirs ont eu lieu entre les mouvements de la Plateforme et de la CMA dans la région de Kidal, le samedi 15 août 2015.
En tout état de cause, le Gouvernement de la République du Mali condamne avec fermeté de tels actes qui constituent une violation du cessez- le –feu et pouvant mettre en péril la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger.
Le Gouvernement de la République du Mali invite les différentes parties à tenir compte des aspirations profondes du Peuple malien qui attend de tous les acteurs un engagement clair et net pour le retour définitif de la paix.
Le Gouvernement de la République du Mali invite la Médiation internationale et toutes les parties prenantes au Comité de suivi à ne ménager aucun effort pour le respect strict des termes de l’Accord.
Enfin le Gouvernement de la République du Mali appelle à une véritable coalition pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes.
Bamako, le 16 août 2015 |
Pingback: Affrontement entre groupes armés près de Kidal – Malicom – Toute l’actualité Malienne en direct | Malicom – Actualité du Mali sur Internet