Ansar Eddine revendique des attaques dans le Sud du Mali
Les Forces armées maliennes (Famas) en patrouilles
Le groupe djihadiste Ansar Eddine a revendiqué, mardi 30 juin, des attaques perpétrées les 27 et 28 juin au Mali, proches de la frontière de la Mauritanie et de la Côte d’Ivoire. Un porte-parole, Ismaël Khalil, a promis des attaques « en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam », dans une discussion téléphonique citée par l’AFP. L’attaque samedi matin contre un camp militaire à Nara (centre) a fait trois tués parmi les militaires maliens, ainsi que neuf chez les assaillants, selon le gouvernement, tandis qu’à Fakola (sud) dimanche, des bâtiments administratifs et de sécurité ont été saccagés.
« Nous revendiquons l’attaque de Nara et celle de Fakola, terres d’islam, pour punir les ennemis de l’islam », a déclaré par téléphone Ismaël Khalil, membre d’Ansar Eddine, un des groupes jihadistes qui ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 jusqu’au lancement, en janvier 2013, d’une intervention militaire internationale à l’initiative de la France. « Nous allons multiplier les attaques en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam », a affirmé à l’AFP ce prédicateur radical malien.
Formé à l’école coranique dans la région de Mopti (centre), avant d’effectuer des séjours en Arabie saoudite et au Nigeria, Ismaël Khalil, qui appartenait à une secte islamiste, avait rejoint en 2012 dans le Nord le chef d’Ansar Eddine, Iyad Ag Ghaly, a indiqué à l’AFP une source de sécurité malienne.
←Nara le 27 juin 2015
Les attaques jihadistes ont commencé à déborder du Nord vers le centre du pays, limitrophe de la Mauritanie, depuis le début de l’année, mais le Sud, frontalier de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, était épargné jusqu’à l’attaque de Misséni le 10 juin, au cours de laquelle un militaire malien avait été tué et deux autres blessés. Deux autres groupes radicaux alliés d’Ansar Eddine « ont également participé aux attaques de ce week-end », a affirmé à l’AFP une source sécuritaire malienne, précisant qu’ils étaient « composés de Maliens et d’étrangers qui tentent de s’implanter au Centre et vers la frontière ivoirienne ».
Un ancien altermondialiste malien, Tahirou Bah, a aussi revendiqué les attaques de Nara et Fakola au nom du Mouvement populaire pour la libération du Mali (MPPLM), se présentant comme le secrétaire général d’un mouvement armé « basé à la frontière avec le Burkina Faso ». « Nous revendiquons les attaques de ce week-end. Nous sommes un groupe armé qui veut le changement de régime au Mali. Nous sommes laïcs », a déclaré à l’AFP M. Bah, qui a dirigé un mouvement altermondialiste, « les Sans-voix »,ayant participé il y a quelques mois à un rassemblement contre la France.
AFP