Attentat sanglant contre l’ONU au Mali
Des militaires de la Minusma », la force de l’ONU au Mali.
Six Casques bleus guinéens et trois soldats maliens ont été tués vendredi dans le nord du Mali au cours de deux attaques distinctes revendiquées par le groupe jihadiste malien Ansar Dine.
Ansar Dine s’en prend à l’ONU. Un attentat meurtrier survenu vendredi contre un camp de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) à Kidal (nord-est) a été revendiqué par ce groupe jihadiste allié d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L’attaque à la voiture piégée a été menée par le Mauritanien Mohamed Abdellah Ould Houzeifa El-Hosni, surnommé le «Printemps de Chinguetti», indique un communiqué diffusé vendredi soir par l’agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar. «Nos combattants ont pu entrer à l’intérieur du camp servant de base aux français et y faire pénétrer un camion bourré d’explosifs», se vantent les islamistes. Des tirs de roquette ont précédé l’explosion, a précisé le responsable du contingent guinéen. «Le véhicule a foncé dans le camp entre deux tirs de roquettes», a-t-il relaté à l’AFP, se demandant pourquoi l’alarme n’avait pas fonctionné.
Ansar Dine évoque un bilan de «plusieurs dizaines de morts et de blessés dans les rangs des ennemis et d’importants dégâts matériels: une citerne brûlée et un hélicoptère français détruit». Une source de la Minusma a fait état de six Casques bleus guinéens tués et d’une trentaine d’autres blessés. Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a dénoncé un «acte odieux et irresponsable» qui «traduit le désarroi du camp des ennemis de la paix» au Mali, soulignant qu’il se produisait «48 heures après (son) passage à Kidal», lors de sa première visite de terrain, entamée lundi dans le nord du pays.
Une autre attaque quasi-simultanée. Parallèlement, trois soldats maliens ont péri et deux autres ont été blessés dans une embuscade dans la région de Tombouctou (nord-ouest). Cette attaque n’a pas encore été revendiquée.
Ces attentats «n’affaibliront pas la détermination des Nations unies à soutenir le gouvernement malien, les parties signataires de l’accord de paix et le peuple malien dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durables», a réagi le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon, en référence à l’accord signé en mai-juin 2015 par le gouvernement et l’ex-rébellion à dominante touareg.
De son côté, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a appelé à la restauration de l’autorité de Bamako à Kidal, bastion de l’ex-rébellion, qui lui échappe depuis près de quatre ans, lors d’une conférence de presse avec le chef de l’Etat allemand Joachim Gauck. «Il faut trouver une solution à cela. Kidal ne va pas rester comme ça, une plaie béante au flanc du Mali, où des agressions sont commises quotidiennement et que la communauté internationale et nous mêmes restons comme ça à observer cela, non!», a lancé M. Keïta. Kidal est contrôlé par les touaregs indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
La longue traque des jihadistes de la zone sahélo-saharienne. Le président allemand, dont le pays dirige la Mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM) et compte envoyer jusqu’à 650 militaires supplémentaires au sein de la Minusma, s’est dit conscient «que la menace pèse toujours sur ce pays». «Mais la situation était pire il y a quelques années. Et c’est l’intervention de nos amis français qui a été décisive pour arrêter les terroristes», a-t-il ajouté, cité par l’AFP. La France traque les islamistes du Mali depuis janvier 2013, l’opération Barkhane ayant pris le relai de l’opération Serval depuis le 1er août 2014 sur cinq pays du Sahel – Niger, Mali, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso. Paris soutient ainsi la force de maintien de la paix au Mali (Minusma) des Nations unies, déployée depuis juillet 2013. Cette mission de l’ONU est la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.
Ansar Dine (qui signifie «Les Combattants de la religion») est un groupe terroriste salafiste créé et toujours dirigé par Iyad Ag Ghali, leader de la rébellion touarègue des années 90, profitant de l’instabilité résultant du coup d’Etat militaire de mars 2012. Ces jihadistes souhaitent instaurer une version ultra-rigoriste de la Charia. Selon communiqué relayé par Al-Akhbar, l’objectif de l’attaque de vendredi était de «venger notre prophète ainsi que les musulmans opprimés partout, libérer notre terre et bouter hors d’elle les croisés et les colonisateurs».
Source parismatch.com
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