Attentats à Paris: 128 morts, 200 blessés…
Des rescapés de l’attaque et de la prise d’otage de la salle de concert du Bataclan à Paris, le 14 novembre 2015.
En visant une salle de concert, un stade, un restaurant et un bar, les terroristes ont visé des lieux de fête et de détente… Six lieux parisiens, principalement situés dans les 10e et 11e arrondissements de Paris, tous visés dans un laps de temps resserré. Les attentats ont tué au moins 128 personnes (dont 8 assaillants) dans la Capitale et autour du Stade de France. Mais les explications sur le choix des lieux ciblés par les terroristes et le jour choisi pour frapper la Capitale restent encore assez floues.
L’Est parisien. 11 mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’hyper Cacher de la Porte de Vincennes, c’est encore l’Est parisien qui est visé par les terroristes.Le Bataclan, le restaurant Le Petit Cambodge ou le bar La Belle Equipe, sont tous situés dans un rayon de moins d’1,5km du siège de la rédaction de Charlie Hebdo. Le 11e arrondissement était devenu depuis l’un des principaux lieux de mémoire parisien, notamment la Place de la République, couvertes de messages en hommage aux victimes. Le quartier, notamment les synagogues, était également sous surveillance militaire jour et nuit depuis les événements de janvier dernier. Mais la vie de quartier, festive le week-end, avait repris ses droits. Les kamikazes auraient voulu montrer qu’ils pouvaient encore toucher un lieu symbolique, sous contrôle policier du moins en apparence. L’Est parisien, autour du Canal Saint-Martin, du Boulevard Richard-Lenoir jusqu’à Bastille, est aussi considéré comme un lieu prisé des jeunes de 20 à 30 ans, branchés et fêtards, voire bobos et hipsters. Dans son communiqué de revendication, Daesh décrit Paris comme « la capitale des abominations et de la perversion. »
Salle de concert. Avec au moins 82 morts vendredi soir, la salle de concert du Boulevard Voltaire est le lieu le plus touché. Cette salle de capacité moyenne n’a sûrement pas été choisie au hasard par les kamikazes qui, selon plusieurs témoins, auraient ouvert le feu sur la foule aux cris de « Allah Akbar ». Depuis plusieurs mois, l’idée d’attaquer une salle de concert bondée aurait émergé dans l’esprit des têtes pensantes de Daesh. La DGSI aurait été avertie depuis août de cette menace précise. Un Parisien de 30 ans avait été arrêté en août à son retour de Syrie, expliquant qu’il avait pour mission de passer à l’acte dans une salle de concert. Le Bataclan faisait salle comble samedi soir, alors que le groupe de métal populaire Eagle of Death Metal, s’y produisait. « Une fête de perversité pour des centaines d’idolâtres», selon le communiqué de Daesh. Par le passé, la salle avait déjà été visée par des menaces d’islamistes radicaux dans la mesure « où ses propriétaires sont juifs », comme le disait un autre islamiste en 2011 dans les bureaux de la DCRI. Depuis septembre, la salle a été rachetée par le groupe Lagardère. Au milieu des années 2000, elle était également un lieu de conférence d’organisations juives, notamment le « Magav », une unité de garde-frontières dépendant de la police d’Israël, ce qui lui aurait valu de nombreuses menaces.
Stade de France. Il y a d’abord le symbole d’un rassemblement autour d’un événement sportif, le match France-Allemagne « des deux pays croisés », comme le présente Daesh. A Saint-Denis, les terroristes ne sont peut-être pas parvenus à mettre en place leur plan initial dans la mesure où le public du Stade de France est resté dans l’enceinte après les deux premières explosions. La présence de François Hollande en tribunes est également un élément à prendre en compte. Qualifié d’« imbécile » dans le communiqué de Daesh, il est ciblé pour sa politique étrangère. « Hollande n’a pas à intervenir en Syrie », auraient notamment indiqué les assaillants au Bataclan selon des témoins. En janvier dernier, le terroriste Amédy Coulibaly avait aussi pointé la responsabilité du président lors de sa prise d’otage dans l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes.
13 novembre 2015. Aucune explication n’a été donnée à cette heure, malgré la revendication des attentats par Daesh. Les idées jetées sur les réseaux sociaux n’ont donc qu’une valeur d’hypothèse, à base de théories du complot. Un pied de nez en cette journée mondiale de la gentillesse ? Un malheur de plus en ce vendredi 13 ? Une autre théorie basée sur des chiffres erronés a été largement reprise samedi soir, en établissant un parallèle avec la tragédie de Charlie Hebdo : Il y a 11 mois et 9 jours, soit 11/09 ». Au-delà des erreurs factuelles, ce 13 novembre a bien des allures de 11 septembre.
Ce que l’on sait des assaillantsHuit assaillants sont morts, dont sept en se faisant exploser, dans cette série d’attentats perpétrés à Paris dans la salle de concerts du Bataclan, dans plusieurs rues du coeur de la capitale, et près du Stade de France. Ces attaques ont été revendiquées par l’Etat islamique. Des hommes jeunes, le visage découvert, l’air calme… voici les quelques éléments connus à cette heure concernant les assaillants. Huit assaillants morts, d’autres en fuite ? Selon la préfecture, huit assaillants sont morts. Quatre d’entre eux sont morts au Bataclan, dont trois en actionnant une ceinture d’explosifs. Le dernier a été tué lors de l’assaut des forces de l’ordre. Trois kamikazes sont morts au Stade de France, et un autre boulevard Voltaire. A cette heure, aucune information sur l’existence ou non d’autres suspects. L’Etat islamique revendique les attentats. Ces attentats qui ont fait au moins 120 morts, plus de 200 blessés dont 80 dans un état grave, les attentats les plus meurtriers en Europe après ceux de Madrid, ont été revendiqués par Daech dans un communiqué. « Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d’assaut ont visé des sites choisis soigneusement au coeur de Paris », indique le texte. Le chef de l’Etat François Hollande, qui dans la nuit indiquait « »la menace, on sait d’où elle vient », avait quelques minutes auparavant accusé le groupe terroriste d’avoir commis « un acte de guerre ». « C’est un acte de guerre commis par une armée terroriste, Daech, une armée jihadiste », a-t-il déclaré lors d’une allocution. Motivation terroriste. Selon plusieurs témoins présents au moment de la fusillade du Bataclan, les auteurs de cette attaque ont invoqué l’intervention française en Syrie pour justifier leur action. Plusieurs personnes ont entendu les mots « Irak », « Syrie » et « vengeance ». Ils auraient également crié à plusieurs reprises Allah Akbar en tirant sur la foule. « Je les ai clairement entendus dire aux otages ‘c’est la faute de Hollande, c’est la faute de votre président, il n’a pas à intervenir en Syrie' », a rapporté Pierre Janaszak, animateur radio et TV. « Le plus grand a dit : « Ce que vous faites aux Syriens, vous allez le payer maintenant » », a témoigné sur BFMTV Jasmine, qui se trouvait aussi dans la salle de concert. Des hommes jeunes, à visages découverts, lourdement armés. « J’ai vu un homme jeune, pas plus de 25 ans. Il était habillé de façon normale, en survêtement, il portait une arme en bandoulière. Il avait l’air très calme », a témoigné sur LCI une personne qui était au Bataclan au moment de l’attaque terroriste. Sur BFMTV, un autre témoin parle d’un assaillant très jeune, une petite vingtaine d’années, la barbe naissante, habillé en noir, le regard fou, vide. « Une machine à tuer. Il rechargeait et il tirait ». Très calmes, le terme revient dans plusieurs témoignages et notamment ceux qui ont vu descendre des hommes d’une voiture devant les bars et restaurants touchés dans le 10 et le 11e arrondissement. Selon les premiers témoignages, tous étaient à visage découvert. Un autre survivant a dit d’un des assaillants qu’il ressemblait « à M. Tout-le-monde avec une kalachnikov ». Ils semblaient très lourdement armés : « Ils avaient des chargeurs plein les poches », a déclaré un autre témoin oculaire sur France Info. En tout, six attaques quasi simultanées ont été menées dans autant de sites, principalement dans les Xe et XIe arrondissements, avec de lourds bilans – toujours provisoires – en particulier rue de Charonne (19 morts) et rue Alibert (au moins 12 morts). |
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