Au Mali, le « goût d’inachevé » de François Hollande
La diatribe dithyrambique du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, en ouverture du sommet Afrique-France a t-il poussé Hollande à exprimer ses regrets?
Samedi à Bamako, le chef de l’Etat a laissé poindre ses regrets de ne pas briguer un second mandat, pour la première fois à une tribune officielle.
C’est une petite phrase qui en dit long. Très long. Evoquant en ouverture du sommet Afrique-France, samedi 14 janvier à Bamako, ses « trente-deux visites officielles » au continent africain depuis 2012, François Hollande a ajouté : « Disant cela, je ressens un goût d’inachevé qui aurait dû, finalement, justifier d’autres prétentions. »
Tout est dit. Cette petite phrase improvisée – qui ne figurait pas dans la version écrite de son discours – est révélatrice de l’état d’esprit d’un homme qui semble ne pas pouvoir, ne pas vouloir, se résigner, un mois et demi après avoir annoncé qu’il renonçait à briguer un second mandat, et alors que la primaire de la gauche est lancée dans sa phase décisive.
C’est la première fois que le chef de l’Etat exprime publiquement des regrets, qui plus est à l’étranger. Même si depuis son discours crépusculaire du 1er décembre, il multiplie les confidences sur le sujet, toutes empreintes d’une certaine nostalgie.
Le week-end dernier en Corrèze, en marge de ses vœux aux territoires, M. Hollande avait ainsi reconnu avec une gourmandise non dissimulée que de nombreux Corréziens, « tristes » de ce départ programmé, lui avaient demandé de renoncer à sa décision de ne pas se représenter. Puis il avait ajouté, mine de rien : « Rien dans la vie n’est jamais définitif. Sauf la fin… »
« Tournée des adieux » ou « tournée des retrouvailles ». Même chose à Gao, dans le nord du Mali, vendredi. En marge d’une visite éclair aux troupes de la force Barkhane, le président s’est agacé du terme « tournée des adieux » , employé par la presse pour décrire ses déplacements depuis un mois. « On n’arrête pas de dire cela… mais non, pas du tout… », a-t-il lâché, en feignant de s’étonner de ce registre lexical. Alors qu’on lui faisait remarquer qu’il s’agissait pourtant de son dernier déplacement en Afrique avant la fin de son mandat, il s’est presque impatienté : « Dans la vie, il ne faut jamais dire jamais ! »
Il y a huit jours, M. Hollande n’avait pas voulu assumer non plus ce même terme (« tournée des adieux »), préférant qualifier ses derniers vœux aux Corréziens de « tournée des retrouvailles ».
A l’Elysée, devant ses proches, le président confie parfois son amertume, depuis un mois. « Il est en train de se rendre compte de la connerie qu’il a faite, décrypte l’un de ses intimes. A un moment [à l’automne], il a craqué, ça s’est joué dans sa tête, il a eu peur de la piste noire (…) La vraie question, c’est : voulait-il être réélu ? Il a eu un trou, un manque d’envie. Et maintenant il s’en veut. »
Qui sait si ces regrets, exprimés à Bamako, n’ont pas été suscités par la diatribe dithyrambique du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, en ouverture du sommet Afrique-France ? Pour le président malien, M. Hollande aura été le président français « le plus sincère et le plus loyal » dans son rapport à l’Afrique.
« Lorsque les esprits auront digéré rancœurs et ressentiments, la France et l’Histoire vous feront la seule place qui convienne, celle d’un homme, qui à l’Elysée, n’a pas cessé de respirer à hauteur simplement humaine », a-t -il poursuivi en se disant persuadé que le « courage » de M. Hollande « finira par être reconnu ». Pour le président le plus impopulaire de la Ve République, du baume au cœur, incontestablement.
Interrogé à l’issue du sommet sur ces regrets confessés, lors d’une conférence de presse tenue au côté de son homologue malien, François Hollande a d’abord botté en touche : « Je regrette de ne pas avoir visité tous les pays africains, c’était le sens de cette réflexion », a-t-il d’abord tenté de faire valoir. Puis, concédant : « Si vous voulez élargir le propos : le devoir peut être accompli mais rien n’est jamais achevé. C’est le sens même de l’action humaine. Il faut toujours qu’il y ait d’autres défis, engagements, objectifs. Nous n’en avons jamais terminé. C’est le sens de ce que je voulais dire ce matin. »
A la fin de la conférence de presse, M. Hollande a chaleureusement salué M. Keïta, avant de trébucher sur l’estrade, menaçant de tomber. Il s’est rétabli de justesse. « Je retombe toujours sur mes pieds », a souri le président, soulagé. Jusqu’à un certain point.
- Solenn de Royer(Bamako, envoyée spéciale)
Journaliste au Monde
DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SEM IBRAHIM BOUBACAR KÉÏTA À L’OCCASION DE LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE OFFICIELLE DU 27ÈME SOMMET AFRIQUE-FRANCEJe voudrais tout d’abord au nom du peuple du Mali, de mon Gouvernement et au mien personnel vous souhaiter la plus chaleureuse bienvenue à Bamako où je vous accueille avec joie et fierté. Je rends grâce à Allah le Tout-puissant qui, une fois de plus, offre au Mali l’occasion de s’affirmer à travers un événement aussi mémorable. Cet événement, c’est d’abord vous, amis de notre pays, qui l’avez rendu possible à travers la confiance que vous nous avez manifestée et à travers la solidarité que vous nous avez témoignée. C’est ici, le temps d’un agréable devoir, dont je voudrais m’acquitter avec d’autant plus de fierté qu’il revient à rendre hommage à un homme dont nous sommes, quelques-uns, dans cette salle, à oser pouvoir dire que, de tous les Chefs d’Etat français, il aura été celui dont le rapport à l’Afrique aura été le plus sincère, le plus loyal. L’histoire retiendra que c’est à Bamako, que cet hommage lui est rendu. Je voudrais en effet rendre un hommage tout particulier au Président François Hollande qui a voulu et proposé l’organisation du 27ème sommet Afrique-France au Mali. Monsieur le Président, cher François, Le 7 novembre 2013, à l’occasion du Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, vous avez fait la proposition de tenir à Bamako le présent Sommet. Vous l’avez fait alors que le Mali n’était pas définitivement sorti de la grave crise politico-sécuritaire qui l’avait ébranlé jusque dans ses fondements. Votre initiative traduisait la confiance que vous avez dans la capacité de notre pays de renouer avec l’ambition après avoir subi l’épreuve. Les chefs d’Etat présents ont accueilli favorablement votre proposition, renouvelant ainsi une fois de plus le soutien qu’ils n’ont jamais cessé de nous apporter. Votre solidarité envers notre pays, Monsieur le Président, vous l’aviez auparavant manifestée de manière décisive dans la circonstance la plus difficile qu’ait traversée notre Nation. Le 11 janvier 2013, vous avez répondu positivement à une demande du Président de la République par intérim, M. Dioncounda Traoré, et de la CEDEAO, notre Communauté Economique Régionale et vous avez autorisé le déploiement de l’opération Serval. Celle-ci a stoppé l’avancée des troupes terroristes et neutralisé la menace qui pesait sur l’existence même de l’Etat malien. Ce jour-là, le destin du Mali tenait à une décision résolue et rapide de votre part. Et cette décision, vous l’avez prise, Monsieur le Président, sans hésitation Alors que nous venons de célébrer le quatrième anniversaire de cette opération salvatrice, vous avez voulu, Monsieur le Président, aller à la rencontre des populations de Gao. Gao la martyre qui a subi les affres de l’occupation terroriste la plus brutale. Mais aussi Gao la résistante qui dans les heures les plus sombres a courageusement défendu son appartenance au Mali. Mais également Gao l’emblématique qui fut la première grande ville malienne libérée par l’opération Serval et les troupes maliennes. Les Gaoises et les Gaois vous ont témoigné de manière éloquente leur gratitude, à vous et à la France. Pour ma part, je tenais à vous redire ici, Monsieur le Président, que le peuple malien n’oubliera jamais ce qu’il vous doit. Cet hommage à vous et à l’ensemble de la classe politique française, ainsi qu’au peuple ami de France est de droit. Vous avez, Monsieur le Président, annoncé, le 1er Décembre dernier, une décision qui implique que ce sommet sera le dernier auquel vous participerez ès-qualité. Cette décision a été commentée, débattue des heures et des jours durant, chez vous, en France, puisqu’elle est unique dans l’histoire politique de votre pays, puisqu’elle est inhabituelle, sous toutes les latitudes. Elle a été saluée en Afrique, pour avoir fait ce que nos peuples voudraient nous voir concéder plus souvent. Vous avez préféré le déchirement pour Vous seul, aux déchirements pour votre famille politique. Ce n’est pas certes pas à Vous, Monsieur le Président, mon cher Homologue et frère que je ferais la désobligeance de rappeler que le jugement de l’histoire prend parfois du temps à être rendu, mais une fois tombé, il est sans appel et dure à jamais. Vous l’avez compris, Monsieur le Président, Cher François Hollande. Nous sommes nombreux à penser que votre courage (celui-là même qui a sauvé Konna avec Damien Boiteux, à la mémoire duquel il me plait de rendre un vibrant hommage), et votre désintéressement finiront par être reconnus. Et l’on saura admettre que vous avez, pour l’essentiel, agi au pouvoir avec honnêteté et droiture. Mais le temps semble capricieux et le jugement impitoyable, parce que malgré des efforts attestés vous n’avez pas opéré des miracles économiques, pas plus d’ailleurs que la plupart des nations en ces cinq dernières années. Lorsque, dans les semaines et les mois à venir, les frémissements actuels des signaux économiques se feront plus vigoureux, peut-être, sera-t-il reconnu que ce sont là les fruits de votre travail. Quant aux peuples africains, ils vous sauront gré d’avoir changé radicalement la nature et l’objet des interventions françaises en Afrique. Tout au long de votre mandat, la France et son armée ne seront jamais intervenues qu’au chevet de la démocratie en Afrique et non plus au secours de quelque autocrate ou despote. Plaise au ciel que l’on ne revienne plus à l’ordre ancien. Vous comprenez, Monsieur le Président et Cher ami François, pourquoi nous, vos amis, qui ne sommes pas concernés par les batailles internes à votre nation, sommes si confiants, si sereins sur l’image que vous laisserez, et pas seulement en Afrique. Et lorsque le temps aura remis les choses à l’endroit, et que les esprits auront digéré rancœurs et ressentiments, la France et l’Histoire, vous feront la seule place qui convienne, celle d’un homme, qui, à l’Elysée, n’a pas cessé de respirer à hauteur simplement humaine. Merci Cher François. Excusez-moi d’avoir donné à mon cœur une place dont je sais qu’elle vous aura gêné. Mais, me sachant, resterai-je moi, autrement ? Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Je voudrais aussi apporter un témoignage appuyé de l’engagement des Emirats Arabes Unis aux côtés du Mali, avec une contribution exceptionnelle à l’organisation du présent Sommet qui est la preuve de son implication et de sa solidarité dans la lutte que nous menons tous contre le terrorisme et l’extrémisme violent ainsi que pour la protection des patrimoines culturels. Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Votre confiance nous honore et votre solidarité nous oblige. Le peuple malien a conscience qu’il a une dette de gratitude envers ceux qui l’ont soutenu et accompagné dans le règlement de la crise la plus douloureuse de notre histoire récente. C’est pourquoi à travers une exceptionnelle mobilisation sociale, il s’est approprié l’organisation de cet important rendez-vous. De leur côté, les équipes malienne et française, dirigées par Monsieur Abdoullah Coulibaly et l’ambassadeur Frédéric Clavier, ont travaillé d’arrache-pied pendant quinze mois pour que ce 27ème Sommet Afrique-France se déroule dans les meilleures conditions possibles. Je tiens à saluer ici leur professionnalisme et leur totale dédicace à leur mission. Je tiens aussi à remercier tous les participants qui, au Mali et en France se sont investis dans la réussite des Foras ayant précédé nos travaux, le Forum des Jeunes, le Forum Genre et Entreprenariat ainsi que le Forum économique. Le Sommet de Bamako n’est pas seulement un grand rendez-vous politique et diplomatique. Il ouvre aussi un espace d’échanges pour les forces économiques et sociales qui, par la création de richesses, incarnent les atouts et l’avenir de nos pays. Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Le Mali qui vous accueille aujourd’hui est une Nation qui s’est remise debout, mais qui n’ignore rien des difficultés à surmonter dans la reconquête de sa stabilité. J’ai fait du retour à la paix, de la réhabilitation de la cohésion sociale et de la reconstruction du pays les axes prioritaires de mon mandat. Dès mon entrée en fonction, j’ai engagé le Gouvernement dans des négociations inter-maliennes à Alger avec l’accompagnement de la médiation internationale sous l’égide de la République algérienne démocratique et populaire. Il me plait à cet égard de saluer une fois de plus l’engagement personnel de Son Excellence Monsieur le Président Abdel Aziz Bouteflika. Son implication permanente a largement favorisé la signature d’un Accord pour la Paix et la Réconciliation qui a déjà comme résultat significatif la cessation complète des hostilités entre l’Etat et les Mouvements signataires. La mise en œuvre de l’Accord a produit d’autres effets positifs, notamment dans le domaine des réformes politiques et institutionnelles. Elle a aussi permis l’organisation le 20 novembre dernier de nos élections communales. Je saisis l’occasion qui m’est donnée pour exhorter les signataires à s’inscrire sans arrière-pensées, ni calculs dans la mise en œuvre de l’Accord. Car, en dehors de celui-ci, il n’y a aucune perspective crédible pour le retour de notre pays à la normale. L’Accord oriente en effet nos efforts vers les évolutions indispensables que sont l’acquisition et la consolidation d’une vision commune de la Nation malienne et une gouvernance territoriale prenant en charge la diversité de nos réalités socio-économiques tout en préservant le caractère unitaire de notre Etat. Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, L’adhésion loyale et inconditionnelle à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation est d’autant plus impérative que nous devons faire face aux attaques des groupes terroristes, attaques perpétrées aussi bien contre les paisibles populations civiles que contre nos forces armées et de sécurité, contre les contingents de la MINUSMA et contre la force Barkhane. C’est pourquoi je me réjouis de l’adoption de la Résolution 2295 du 29 Juin 2016 renouvelant le mandat de la MINUSMA et autorisant, entre autres, celle-ci à adopter une posture plus robuste face aux attaques asymétriques. Je voudrais toutefois souligner l’urgence à renforcer les capacités opérationnelles de la Mission en traduisant dans les faits les innovations qu’apporte la Résolution. A l’instant solennel que constitue la présente cérémonie, je tiens à m’incliner très respectueusement devant la mémoire des nombreuses victimes, civiles comme militaires, qui ont perdu la vie au cours de la crise malienne. Aux familles endeuillées et aux pays contributeurs qui ont hélas perdu des soldats sur le sol malien, je voudrais présenter, au nom du Gouvernement et du Peuple du Mali, nos sincères condoléances. Qu’ils reçoivent ici l’expression de notre gratitude et l’assurance que le sacrifice de leurs filles et de leurs fils ne sera pas vain. Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Dans la conjoncture actuelle, pouvait-on trouver pour notre Sommet un thème plus pertinent que celui qui est proposé aujourd’hui à notre réflexion, à savoir « Partenariat, Paix et Emergence » ? Les trois exigences s’imbriquent en effet les unes dans les autres. L’Afrique et la France ont la possibilité de les prendre en charge s’appuyant sur leur longue tradition de coopération et sur leur volonté éprouvée de cheminer ensemble. Il nous est cependant urgent d’optimiser ces atouts à l’heure où des enjeux multiples et des défis communs nous imposent un partenariat constant. Partenariat certes tourné vers une réponse solidaire. Mais aussi partenariat prenant en compte la reconstruction et le renforcement indispensable des capacités nationales de chaque Etat. En effet, la nature même du terrorisme qui frappe ou menace nos Nations nous contraint à observer en permanence une démarche novatrice en matière de sécurité collective. Cela afin de mieux faire face à l’action asymétrique imposée à nos armées et à nos forces de sécurité. Dans le même temps, il convient de ne pas perdre de vue un état de fait malheureusement qui se confirme de plus en plus. La situation sécuritaire dans la quasi-totalité des régions africaines est caractérisée par la sédimentation de la menace terroriste. Celle-ci répand plus particulièrement ses métastases dans les zones transfrontalières. Les bandes armées qui s’y installent font preuve d’une inquiétante capacité de reconstitution malgré les coups qui leur sont portés par nos forces armées et de sécurité. Le caractère transversal de la menace et la dimension régionale, voire continentale, des enjeux mettent donc la coopération et la mutualisation de nos capacités au cœur de notre réponse. L’Afrique a déjà fait des pas importants en ce sens avec le CEMOC, le G5 Sahel, le Processus de Nouakchott, la Force Multinationale contre Boko Haram, etc… Elle sait dans ses efforts pouvoir compter sur la France. Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, En construisant un espace commun de sécurité, nous devons édifier également un espace commun de développement et de promotion humaine. Nous constatons en effet avec de plus en plus d’évidence les effets ravageurs du terrorisme, de la criminalité transnationale organisée, de l’extrémisme violent et de la piraterie maritime sur la situation socio-économique de vastes zones du continent africain. Ces phénomènes substituent aux activités productrices de richesses une économie criminelle à grande échelle. Elles détruisent le tissu social traditionnel et ne laissent souvent aux populations d’autre choix que celui de la conversion au pire. Pour sauvegarder l’émergence du continent africain, il est de notre devoir d’enrayer ensemble une gangrène qui menace de larges portions de nos territoires. Il nous faut protéger l’Afrique au moment où celle-ci se redéfinit en mettant en avant la créativité de nos entrepreneurs, le dynamisme impatient de nos femmes et de notre jeunesse, les raccourcis de développement que nous offre la révolution numérique. Un partenariat robuste, ambitieux et innovant avec la France favorisera, nous en sommes certains, l’émergence économique véritable de notre continent. Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, En accordant à Bamako l’honneur d’abriter le 27ème Sommet Afrique-France, vous avez fait sans équivoque le choix de l’optimisme. Non pas de l’optimisme qui se réfugie dans le déni des faits. Mais de l’optimisme qui dans chaque difficulté décèle une opportunité. Face aux défis que nous affrontons, nous devons rester dans l’initiative et dans la solidarité. Je ne doute pas un seul instant que telle sera la conviction qui inspirera nos échanges. Je voudrais conclure en souhaitant plein succès à nos travaux. Je voudrais aussi dire une fois de plus la joie et la fierté qui sont les miennes et celles du peuple du Mali d’accueillir à Bamako autant d’hôtes prestigieux. Merci de votre amitié pour le Mali.
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Déclaration finale du Sommet de Bamako pour le partenariat, la paix et l’émergence
14 janvier 2017
Le Sommet de Bamako pour le partenariat, la paix et l’émergence s’est tenu les 13 et 14 janvier 2017. Les travaux de ce Sommet, co-présidés par leurs Excellence Messieurs Ibrahim Boubacar KEITA et François HOLLANDE, Présidents respectivement de la République du Mali et de la République française, ont porté sur les enjeux de la paix et la sécurité, de l’économie et du développement, ainsi que les réponses à y apporter.
Les États africains et la France ont participé à ce Sommet ainsi que les représentants des Nations Unies, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la CEDEAO, de la Banque africaine de Développement, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Les Chefs d’État et de Gouvernement ont encouragé les partenaires au développement ainsi que le secteur privé à appuyer le développement de ces structures. Ils se sont également félicités de la complémentarité entre le processus de Yaoundé et le Sommet de Lomé du 15 octobre 2016, qui a abouti à l’adoption de la Charte de Lomé sur la sûreté et la sécurité maritime et le développement.
Les partenaires se sont engagés à poursuivre leurs efforts et à améliorer la coopération régionale et internationale pour assurer la sécurité du domaine maritime africain. Ils se sont félicités des succès enregistrés dans la Corne de l’Afrique et l’océan Indien grâce aux efforts conjugués des États du Golfe d’Aden et de l’océan Indien, de la communauté internationale et notamment de l’opération européenne Atalante, mais ils restent préoccupés par la recrudescence des actes de piraterie maritime dans le Golfe de Guinée. La France continuera d’appuyer les efforts de coordination internationale et de formation en matière de lutte contre la piraterie notamment dans le Golfe de Guinée, dans la Corne de l’Afrique et dans l’océan Indien, notamment avec l’opération de l’Union européenne EU NAVFOR Atalante, à laquelle a participé la France et l’opérationnalisation d’un centre régional de fusion de l’information maritime (CRFIM) ainsi que d’un centre régional de coordination opérationnelle (CRCO).
Réitérant les engagements pris lors du Sommet de l’Élysée de décembre 2013, la France développera son offre de formations spécialisées au profit des pays africains, telle que la formation des officiers et des forces spéciales, ainsi que les formations en cybersécurité, en traitement de l’image, en déminage et en contre-terrorisme. Elle attachera une attention particulière au renforcement des capacités africaines de maintien de la paix dans l’esprit de la conférence ministérielle de Paris d’octobre 2016 sur le maintien de la paix en environnement francophone. Les Chefs d’État et de Gouvernement ont souligné l’importance des processus de réforme des secteurs de sécurité dans les situations de conflit et après un conflit, comme facteurs de prévention de la résurgence des crises.
Les Chefs d’État et de Gouvernement ont appelé à promouvoir la participation des principaux pays contributeurs de contingents à tous les processus de décision liés aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Ils ont appelé au renforcement de la coopération et à l’élaboration de projets conjoints dans le domaine de la formation au maintien de la paix entre les Centres d’excellence en Afrique et en France, et à une participation active à la prochaine réunion annuelle de l’Association internationale des centres de formation au maintien de la paix qui sera organisée en Égypte en septembre 2017 par le Centre régional du Caire pour la formation à la résolution des conflits et au maintien de la paix en Afrique.
Les Chefs d’État et de Gouvernement s’engagent à prévoir la coordination de l’action du Conseil entre la France et les pays africains afin d’assurer sa crédibilité et le traitement équilibré de toutes les questions à l’ordre du jour, notamment celles qui concernent l’Afrique.
Ils ont également noté avec intérêt les expériences menées, notamment par Djibouti, sous la forme de centres d’excellence contre l’extrémisme violent.
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