Bamako sous le choc
Le lieux de la fusillade quadrillé par la police.
Dans la nuit de vendredi à samedi, un homme a ouvert le feu dans un établissement très fréquenté par les expatriés. Cinq personnes, dont deux occidentaux, ont été tuées et huit blessées. Deux suspects ont été arrêtés. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.
«Un acte lâche et ignoble», dénoncent Paris et Bruxelles. Cinq personnes, dont trois occidentaux, ont été abattues dans la nuit de vendredi à samedi par un commando armé qui a attaqué un restaurant d’une rue très animée de Bamako, la capitale malienne. L’attaque a aussi fait une dizaine de blessés, dont trois ressortissants suisses. Une Suissesse est très gravement touchée. Mais aussi « deux experts internationaux travaillant avec le Service des Nations unies de lutte contre les mines (UNMAS) de la Minusma », a indiqué le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), sans toutefois donner leur nationalité.
Parmi les victimes se trouvent un Français, un Belge, un policier et un gardien de propriété maliens. On ignore pour le moment l’identité de la cinquième victime. Le ressortissant belge était officier de sécurité de la délégation européenne. Le jeune Français tué samedi dans la capitale malienne, était âgé de 30 ans et se nomme Fabien Guyomard, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Célibataire sans enfant né le 4 août 1984 en France, Fabien Louis Guyomard vivait à Bamako depuis 2007. Il travaillait à ICMS Africa, une société américaine spécialisée dans la construction de luxe.
L’attentat a débuté rue Princesse où un homme masqué, peu après minuit, lance des grenades. Tous les projectiles n’explosent pas. L’assaillant pénètre ensuite dans l’établissement La Terrasse, très fréquenté par les expatriés. Il monte à l’étage et ouvre le feu avec une arme automatique. Puis le tireur prend la fuite à bord d’une automobile, conduite par un complice cagoulé. Croisant sur leur chemin un véhicule de patrouille, ils font à nouveau feu. Mais selon la police, deux suspects ont finalement été arrêtés et étaient interrogés samedi en cours de matinée. Ils auraient commencé à fournir aux enquêteurs des informations «intéressantes».
Expatriés. L’Elysée a condamné, samedi matin, un «lâche attentat». Selon la présidence de la République, il n’y aurait pas de Français parmi les blessés mais des vérifications sont en cours. L’ambassade de France à Bamako a constitué une cellule de crise et a alerté les ressortissants français qu’elle exhorte à la «prudence». La sécurité des implantations françaises a aussi été renforcée.
Le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes. Elle a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat).. La procédure est automatique quand un Français est victime d’un crime à l’étranger.
François Hollande devrait s’entretenir avec son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta et lui offrir l’aide de la France. «Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour aider les autorités maliennes à ramener le calme. C’est désastreux de voir que cette terreur continue de frapper lâchement», a, de son côté, promis le ministre belge des Affaires étrangères.
Deux ans après l’intervention française, le nord du Mali reste en proie à l’instabilité. Les mouvements islamistes qui s’étaient emparés de la région et menaçaient la capitale pourraient à nouveau en tirer parti. Dans le cadre de son opération antiterroriste Barkhane, l’armée française dispose toujours d’un point d’appui permanent à Gao et d’une base avancée temporaire à Tessalit.
Avec AFP