Burkina : le président et le Premier ministre «pris en otage» par des militaires
Des gens manifestent sur la place de la nation à Ouagadougou à la suite de la prise d’otage du président, le 16 septembre.
Mercredi après-midi, des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir, ont fait irruption au palais présidentiel en plein Conseil des ministres et retiennent depuis, contre leur gré, le président de la transition Michel Kafando, son Premier ministre Isaac Zida et au moins deux ministres. Ce nouveau coup de force du RSP intervient à moins de deux semaines des élections présidentielle et législatives du 11 octobre, censées mettre un terme à la transition.
La France appelle à la libération immédiate de toutes les personnes retenues au Burkina Faso, a déclaré mercredi le ministère français des Affaires étrangères, alors que des éléments du Régiment de sécurité présidentielle retiennent en otage le président intérimaire et son Premier ministre. La France est préoccupée par les développements survenus (mercredi) au Burkina Faso et condamne fermement tout usage de la force, a aussi déclaré dans un communiqué le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal.
A moins d’un mois d’une élection présidentielle cruciale au Burkina Faso, des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) retenaient en otage mercredi soir le président intérimaire du pays Michel Kafando et son Premier ministre Isaac Zida à Ouagadougou, une tentative de coup d’État pour la société civile. Dans le cadre de son opération Barkhane au Sahel, mobilisant 3.500 militaires dans cinq pays, la France dispose de 220 soldats des forces spéciales françaises à Ouagadougou, la capitale burkinabé.
En octobre 2014, lors de la chute après 27 ans au pouvoir du président Blaise Compaoré confronté à une insurrection, Paris avait assuré ne pas avoir fait intervenir ses militaires lors de cet événement. La France avait reconnu ensuite avoir facilité la fuite de M. Compaoré en Côte d’Ivoire.
L’ONU, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont exigé mercredi soir la libération du président intérimaire du Burkina Faso et de son Premier ministre retenus en otage par des militaires d’un corps d’élite à Ouagadougou. L’UA, la Cédéao et les Nations Unies exigent la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Elles soulignent avec force que les auteurs de cet enlèvement inacceptable répondront de leurs actes et seront tenus responsables de toute atteinte à l’intégrité physique du président du Faso, du Premier ministre et des autres personnalités qu’ils détiennent, écrivent les trois organisations dans un communiqué conjoint diffusé sur le site internet de l’UA.
Dans leur communiqué, les trois organisations condamnent avec la plus grande fermeté cette violation flagrante de la Constitution et de la Charte de Transition. Elles exigent que les forces de défense et de sécurité se soumettent à l’autorité politique et, dans le contexte actuel, aux autorités de la transition. Elles réaffirment leur détermination, en appui aux autorités nationales, à tout mettre en oeuvre pour assurer le parachèvement réussi de la transition au Burkina Faso, ajoute le texte.
Pingback: Burkina : le président et le Premier ministre «pris en otage» par des militaires – Malicom – Toute l’actualité Malienne en direct | Malicom – Actualité du Mali sur Internet