Burkina: Roch Marc Christian Kaboré, en route pour la présidentielle
Roch Marc Christian Kaboré, ex-Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale, est candidat à la présidentielle.
Le Congrès du MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès) qui s’est tenu les 4 et 5 juillet à Ouagadougou, a investi Roch Marc Christian Kaboré, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, comme candidat officiel aux élections présidentielles qui se dérouleront le 11 octobre prochain.
Agé de 58 ans, Roch Marc Christian Kaboré a tout d’abord été désigné par 6.000 délégués du MPP réunis au Palais des Sports de Ouagadougou. S’en est suivi la cérémonie d’investiture au stade municipal, dans une ambiance festive. Le stade a été pris d’assaut par des militants venus de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Mali, du Niger, de la Belgique, des Etats-Unis, de la France et bien sûr des 45 provinces du Burkina Faso.
Roch Marc Christian Kaboré a assuré les militants d’être le candidat de tous les burkinabè. « Je m’engage à valoriser le capital humain en mettant le bien-être de chaque Burkinabè au centre du nouveau contrat dont nous sommes porteurs pour les cinq prochaines années. Je m’engage à booster les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois qui feront l’objet d’une attention particulière et innovante.» a lancé Roch Marc Christian Kaboré. « J’ai aussi l’ambition d’assurer la promotion de l’intégration économique sous régionale et africaine. Dans cette dynamique, je veillerai particulièrement à créer les conditions d’une forte implication de l’importante diaspora burkinabè dans la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays.»
Roch Marc Christian Kaboré a fondé le MPP en janvier 2014, avec Salif Diallo et Simon Compaoré, tous 3 venait de quitter le CDP suite à l’entêtement du Président Compaoré de conserver le pouvoir quitte à modifier la Constitution. Le MPP, parti d’opposition, a joué un rôle moteur dans le changement survenu les 30 et 31 octobre derniers. Aujourd’hui les responsables du Mouvement appellent les Burkinabè à arachever l’insurrection dans les urnes, le 11 octobre prochain.
Roch Marc Christian Kaboré a commencé sa carrière dans la banque. En 1984 à 27 ans, il prend les rennes de la Banque Internationale du Burkina, deuxième banque du pays. En 1989, Blaise Compaoré le nomme Ministre des Transports. Il est élu député en 1992 puis occupera successivement les postes de Ministre des Finances, puis de ministre chargé des Relations avec les institutions jusqu’en 1994 où il est nommé Premier Ministre. Dans ce cadre, il conduit l’essentiel des actions de stabilisation des programmes appuyés par le FMI depuis 1991. Il pousse le pays à choisir
l’appui budgétaire comme mode de coopération privilégiant une conditionnalité de l’aide liée aux résultats plutôt qu’aux moyens. La stratégie se révèle porteuse et permet ainsi de financer des programmes et les réformes phares de son gouvernement. Pourtant, une fois les remous de la dévaluation passés, le 6 février 1996 Blaise Compaoré le nomme Conseiller spécial à la présidence. Il devient Premier vice-président de l’Assemblée nationale en 1997 et en juin 2002, il remplace M. Mélégué Traoré à la présidence de l’Assemblée Nationale. Il est réélu en 2007 et reste Président jusqu’en 2012. Son style au sein de la Haute Assemblée empreint d’ouverture et d’écoute, permettant à chaque parti de s’exprimer, a toujours été apprécié.
Les élections à la fois présidentielles et législatives qui se tiendront le 11 octobre au Burkina Faso constituent un moment clé de l’histoire du pays puisqu’elles permettront de clore la période de transition d’un an mise en place après la chute de Blaise Compaoré et d’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire démocratique du pays.